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Ethiopie - Une journée de distribution de nourriture à Shasha Goyke

Shasha Goykel'un des 12 sites dans le district de Siraro où MSFa mis en place deux tours de distribution ciblée de nourriture.
Shasha Goykel'un des 12 sites dans le district de Siraro où MSFa mis en place deux tours de distribution ciblée de nourriture. © Fastxmsf

En mai dernier, MSF a lancé des programmes nutritionnels d'urgence dans la Région des nations, nationalités et peuples du Sud (SNPP) et la région Oromo, en Éthiopie. Ces programmes incluent la prise en charge d'enfants malnutris sévères et, depuis la mi-juillet, d'enfants malnutris modérés. MSF apporte également un soutien alimentaire à de nombreuses familles.

Après plus d'une heure de route sur une piste cahoteuse à travers les champs, les deux camions de MSF arrivent enfin à Shasha Goyke, un petit village de fermiers situé dans le district de Siraro, en région Oromo, dans le sud de l'Ethiopie

Ce convoi est attendu : les habitants de Shasha Goyke savent que les camions sont remplis de rations de nourriture (mélange de maïs, soja et huile), qui seront distribuées aujourd'hui.

Distributions ciblées

Shasha Goyke est l'une des 12 localités du district de Siraro où MSF a mis en place deux tours de distribution ciblée de nourriture.

Les semaines précédentes, les équipes MSF ont procédé au dépistage de la malnutrition chez tous les enfants de moins de 5 ans, et ont mesuré leur périmètre brachial.

Environ 12 500 enfants ont été identifiés comme souffrant de malnutrition aiguë, modérée ou sévère, ou encore comme risquant de tomber dans la malnutrition. Ils recevront deux fois 25 kg de ration de nourriture et de l'huile. Une première fois au cours de la première tournée de distribution à la mi-juillet, et une seconde fois, au début du mois d'août.

Cette approche complète, avec, d'un côté les programmes thérapeutiques, et de l'autre, les distributions ciblées de nourriture, a contribué à faire baisser la malnutrition sévère dans le district de Siraro

Sally Stevenson, chef de mission MSF

"Le principal objectif des distributions ciblées est de prévenir les enfants en danger, ou déjà modérément malnutris, avant qu'ils ne basculent dans la malnutrition sévère, explique Pablo Marco, coordinateur d'urgence à Siraro, mais nous effectuons également ces distributions pour fournir un soutien alimentaire à de nombreuses familles. Les distributions ciblées viennent compléter les programmes thérapeutiques de MSF, dans lesquels nous délivrons des soins médicaux aux enfants qui en ont besoin."

Depuis la mi-mai, plus de 2 300 enfants sévèrement malnutris ont été admis dans les programmes thérapeutiques de MSF du district de Siraro.

La plupart de ces enfants étaient auparavant pris en charge en ambulatoire : ils recevaient une consultation médicale et repartaient avec l'équivalent d'une semaine de nourriture thérapeutique. Ceux qui souffrent de complications sont transférés vers un centre de stabilisation, où ils reçoivent une attention médicale 24 heures sur 24, jusqu'à ce que leur état se stabilise.

«Cette approche complète, avec, d'un côté les programmes thérapeutiques, et de l'autre, les distributions ciblées de nourriture, a contribué à faire baisser la malnutrition sévère dans le district de Siraro, ajoute Sally Stevenson, chef de mission MSF. Ces quatre dernières semaines, le nombre de patients inclus dans les programmes de MSF a baissé, passant de 1 251 à 971

Une distribution attendue

Entourés par une foule grandissante, les camions sont déchargés à Shasha Goyke. La distribution se fait de manière particulièrement ordonnée, et près de 100 enfants accompagnés de leur mère ou de leur père attendent calmement leur ration de nourriture.

Bandire est venue avec Keneritu, son enfant âgé de un an qui souffre de malnutrition modérée. Ils ont suivi le processus à la lettre : ils ont d'abord attendu dans la zone d'attente, puis ont suivi des « cours » sur l'hygiène et la manière de cuisiner les rations, ensuite ils ont dû assister à une consultation médicale, avant de pouvoir enfin recevoir ce qu'ils étaient venus chercher, la nourriture.

Le mari de Bandire est venu accompagné de sa fille pour qu'elle l'aide à transporter le sac de 25 kg de nourriture jusqu'à chez eux. À la maison, la famille possède plusieurs mètres carrés de terre où sont cultivés du maïs et d'autres aliments.

«Ça pousse, mais nous devons encore attendre deux mois pour avoir une récolte, déplore Bandire. Nous avions l'habitude de manger deux fois par jour, mais pour l'instant, nous essayons de nous en sortir en mangeant des feuilles de chou. Nous avons même dû vendre une de nos deux vaches pour acheter de la nourriture. Nous avons reçu 4 kg de farine du gouvernement, mais cela ne suffit pas, même pour une seule journée

Et pourtant, Bandire et sa famille ne comptent pas parmis les plus pauvres. Ils possèdent des terres et savent que dans quelques mois, vers fin septembre, leur récolte permettra d'améliorer leur quotidien, au moins pour quelque temps.

Notes

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