Ethiopie : urgence nutritionnelle en Oromo et SNNP

Une ambulance MSF transporte des enfants dénutris et leurs mères qui ont besoin d'être hospitalisés.
Une ambulance MSF transporte des enfants dénutris et leurs mères qui ont besoin d'être hospitalisés. © Photo Elena Torta

Les admissions d'enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère continuent d'augmenter rapidement au sein des programmes MSF, dans la région Oromo et dans la Région des nations, nationalités et peuples du Sud (SNNP), situées dans le sud de d'Ethiopie.

« Compte tenu de l'urgence de la situation, MSF traite en priorité les enfants sévèrement malnutris, qui sont le plus en danger», déclare Jean de Cambry, coordinateur d'urgence MSF. 11 800 enfants sévèrement malnutris ont été admis dans une cinquantaine de centres nutritionnels MSF. « Mais nous avons également commencé à apporter une alimentation enrichie aux enfants modérément malnutris ». Toutes les deux semaines, MSF leur distribue une ration de supplément nutritionnel, constituée de farine de maïs et de soja mélangée à de l'huile et du sucre.


Distributions de nourriture. Des distributions ciblées de nourriture ont débuté cette semaine dans douze localités du district de Siraro, dans la région Oromo. « Pendant une semaine, nos équipes vont distribuer 25 kg de denrées alimentaires à près de 12 500 enfants modérément malnutris ou à risque de malnutrition », explique Abdel Kader Tlidjane, coordinateur du district de Siraro.
« Nous espérons que ces distributions empêcheront ces enfants de basculer dans la malnutrition sévère ».

« Nous accueillons de plus en plus de patients d'une semaine à l'autre dans certaines régions, notamment dans les districts de Shashemene et de Shalla, dans la région Oromo, et dans les districts de Kindo Dindaye, Kacha Bira, Hadero et de Tambaro, dans la région SNNP », ajoute Jean de Cambry. « La semaine dernière nous avons enregistré 1 300 nouvelles admissions dans la région de Kambata. Nous ne pouvons absolument pas prévoir quand la situation se stabilisera ».
Dans certaines zones de la région SNPP, le nombre d'enfants sévèrement malnutris soignés par MSF représente 11 % de la population totale de moins de cinq ans, un chiffre alarmant. Dans plusieurs endroits, MSF a également pris en charge un certain nombre d'adultes malnutris, ce qui constitue un signe préoccupant. La sécheresse, les prix élevés de la nourriture, le faible pouvoir d'achat, d'autres facteurs figurent parmi les raisons qui ont conduit à cette crise.

Intervention de grande ampleur. Plus de 1 700 patients gravement malades ont été hospitalisés dans les 5 centres de stabilisation MSF ouverts dans les régions SNNP et Oromo. 121 enfants sont décédés. Les personnes malnutries qui ne souffrent pas de complications médicales, peuvent suivre le traitement en restant chez eux, avec une visite hebdomadaire dans un centre nutritionnel. Pour être en mesure de traiter le plus d'enfants possible, un réseau de 47 centres de soins nutritionnels a été mis en place. Les équipes distribuent des produits thérapeutiques prêts à l'emploi et assurent un suivi médical hebdomadaire.

Alors que les opérations s'intensifient, MSF évalue actuellement la situation dans six nouvelles zones, également situées dans les régions Oromo et SNPP, et de nouveaux programmes thérapeutiques nutritionnels seront ouverts en fonction des besoins.
En outre, une équipe médicale MSF prête main forte à un hôpital à Chencha Gonogofa, où 77 enfants souffrant de malnutrition aiguë ont été admis.

Notes

    À lire aussi