En Angola, MSF intervient depuis mi-février en appuyant le ministère de la Santé dans la prise en charge des patients.Les équipes MSF sont présentes dans la capitale, Luanda, ainsi que dans les provinces de Huambo, Huola et Benguela. MSF intervient aussi dans le diagnostic, la prise en charge et la formation du personnel médical national, dans l’implémentation d’un protocole national de gestion de la maladie et dans la préparation d’une campagne de vaccination. « La particularité de cette épidémie, c’est qu’elle s’est développée dans la capitale, Luanda, pourtant épargnée depuis des décennies, explique le Dr. Michel Van Herp, épidémiologiste MSF. Cela a donc commencé avec un nombre limité d’hommes et de moustiques infectés. L’épidémie s’est ensuite répandue en province et a commencé à toucher des pays comme la Chine et le Kenya via des voyageurs puis, dans un deuxième temps, la République démocratique du Congo ».
En RDC, les équipes de MSF ont lancé le 26 mai une campagne de vaccination visant les 350 000 habitants de la ville de Matadi. En parallèle, des activités de prise en charge et de lutte anti vectorielle (lutte contre les moustiques) sont en cours à Kinshasa et dans la province du Kongo Central.
« Il n’y a pas de traitement spécifique contre la fièvre jaune. La prévention par de la vaccination et les activités de lutte anti vectorielle restent donc les meilleures armes contre la maladie, explique Elisabetta Faga, coordinatrice d’urgence de MSF. Pour enrayer tout risque de propagation de la maladie, il est impératif d’être vigilant et réactif ».
La réponse vaccinale risque de se heurter à la faible disponibilité du vaccin contre la fièvre jaune : en temps normal, ce vaccin ne requiert pas une grande production. Le stock de réserve de 6 millions de doses a ainsi été utilisé en Angola. Ce stock a depuis été réapprovisionné, mais des doutes persistent sur la capacité à répondre à une propagation importante de la maladie dans d’autres pays.
« Le risque existe, et par précaution, il faut envisager le scénario catastrophe pour voir où seraient les lacunes ou les goulots d’étranglement, notamment en termes de production du vaccin, poursuit le Dr. Van Herp. Une autre piste est d’utiliser des doses fractionnées : une étude menée sur l’un des vaccins a montré qu’en divisant les doses par cinq, il donnerait toujours une immunité. D’autres études doivent toutefois encore être menées, notamment pour évaluer la longévité de cette immunité », prévient-il.