J’ai été très marqué par une attaque qui a eu lieu dans la nuit du 15 au 16 mai à quelques mètres seulement du bureau MSF et qui a fait plusieurs dizaines de morts : les cris des hommes et des femmes en pleine nuit, c’était effrayant. Notre clinique a également été endommagée la même nuit dans un bombardement de l’armée israélienne.
Les blessés présentent des fractures ainsi que des plaies à cause des éclats d’obus et des tirs. Il y a des besoins importants en chirurgie, notamment en chirurgie orthopédique, et en soins intensifs. Les patients sont des femmes, des hommes, des enfants : personne n’est épargné.
Les expulsions prévues de familles palestiniennes dans le quartier de Sheikh Jarrah, à Jérusalem-est, ont mis le feu aux poudres, puis les affrontements sur l’esplanade des Mosquées en plein ramadan. J’ai connu la deuxième intifada au début des années 2000, aujourd’hui la violence n’a plus rien à voir, ni l’utilisation massive des armes dans les affrontements. Des centaines de roquettes sont tirées vers Israël et Gaza est pilonnée.
C’est le destin des Gazaouis. En seulement quelques années, nous avons vécu des guerres, nous ne savons pas quand tout ça va s’arrêter, quand nous pourrons enfin vivre une vie normale.