« Je n’ai jamais vu d’afflux massif de blessés comme celui du 13 juillet, raconte le docteur Mohammed Abu Mughaiseeb, coordinateur médical adjoint pour MSF à l’hôpital Nasser. Il y avait des morts et des blessés partout dans l’hôpital, il n’y avait plus aucune place en soins intensifs ni dans les blocs opératoires. »
Dans la matinée du 13 juillet, des frappes aériennes ont eu lieu à environ 1,5 km de l'hôpital Nasser, soutenu par les équipes de MSF. « Nous avons senti le bâtiment trembler et tout le monde était inquiet car la zone est densément peuplée, avec des marchés et des points d’eau », explique Amy Kit-Mei Low, référente médicale MSF qui travaille dans la maternité de l'hôpital Nasser.
« Il y avait une traînée de sang qui menait jusqu’à la maternité… Normalement, nous ne prenons pas en charge les blessés dans ce service mais les urgences étaient débordées et les patients n’avaient nulle part où aller », poursuit la référente médicale.
Le manque d’analgésiques et de pansements ne permet pas de prendre en charge les blessés de façon adéquate. La semaine dernière, le taux d'occupation des lits de la maternité de l’hôpital Nasser était de 214 % : 25 césariennes et quelque 200 accouchements y ont été réalisés. « En temps normal, nous sommes déjà débordés, souligne Amy Kit-Mei Low. La qualité des soins diminue en raison du manque de fournitures médicales et d’espace. »