Urgence Gaza/Liban

Gaza : des nouveau-nés et des patients en danger de mort
faute de carburant à l'hôpital Nasser

Lire le communiqué

Faites un don

Chapo

Nos équipes sont mobilisées 24h/24 pour venir en aide aux victimes. Faites un don au “Fonds régional - Urgence Gaza" pour nous aider à poursuivre nos actions dans les zones touchées par ce conflit.

Je soutiens les actions de MSF

Gaza : « Des afflux massifs de blessés quasiment toutes les semaines »

Palestine, Khan Younis, sud de Gaza, 22 avril 2024. Vue sur la ville de Khan Younis depuis le toit de l'hôpital Nasser, auparavant le plus grand hôpital du sud de Gaza. 
Vue sur la ville de Khan Younès depuis le toit de l'hôpital Nasser, auparavant le plus grand hôpital du sud de Gaza. Début 2024, l’hôpital Nasser, ses patients et son personnel médical ont été la cible d’attaques délibérées et répétées de la part de l’armée israélienne. Dès novembre 2023, MSF avait documenté des attaques similaires contre les hôpitaux Al-Shifa, Al-Quds et Al-Nasr, dans le nord de la bande de Gaza.   Avril 2024. Gaza. © Ben Milpas/MSF

Samedi 13 juillet, au moins 90 personnes ont été tuées et 300 autres blessées dans une série de frappes israéliennes sur Al-Mawasi, une zone située à l’ouest de Khan Younès et déclarée sûre par les autorités israéliennes. Le personnel médical de l’hôpital Nasser, soutenu par les équipes de Médecins Sans Frontières, a pris en charge plus d’une centaine de blessés. Depuis le début de l’offensive menée par Israël dans le sud de la bande de Gaza, des milliers de Palestiniens déplacés par les combats ont trouvé refuge dans la zone côtière d’Al-Mawasi. Cette attaque meurtrière fait suite à une longue série d’atrocités commises par l’armée israélienne et témoigne, une fois de plus, de son mépris total pour la vie des Palestiniens. 

« Je n’ai jamais vu d’afflux massif de blessés comme celui du 13 juillet, raconte le docteur Mohammed Abu Mughaiseeb, coordinateur médical adjoint pour MSF à l’hôpital Nasser. Il y avait des morts et des blessés partout dans l’hôpital, il n’y avait plus aucune place en soins intensifs ni dans les blocs opératoires. »

Dans la matinée du 13 juillet, des frappes aériennes ont eu lieu à environ 1,5 km de l'hôpital Nasser, soutenu par les équipes de MSF. « Nous avons senti le bâtiment trembler et tout le monde était inquiet car la zone est densément peuplée, avec des marchés et des points d’eau », explique Amy Kit-Mei Low, référente médicale MSF qui travaille dans la maternité de l'hôpital Nasser.

« Il y avait une traînée de sang qui menait jusqu’à la maternité… Normalement, nous ne prenons pas en charge les blessés dans ce service mais les urgences étaient débordées et les patients n’avaient nulle part où aller », poursuit la référente médicale. 

Le manque d’analgésiques et de pansements ne permet pas de prendre en charge les blessés de façon adéquate. La semaine dernière, le taux d'occupation des lits de la maternité de l’hôpital Nasser était de 214 % : 25 césariennes et quelque 200 accouchements y ont été réalisés. « En temps normal, nous sommes déjà débordés, souligne Amy Kit-Mei Low. La qualité des soins diminue en raison du manque de fournitures médicales et d’espace. »

Le 5 juillet dernier, MSF a alerté sur le risque que l’hôpital Nasser, auparavant le plus important du sud de la bande de Gaza, soit submergé par les afflux massifs de blessés à la suite des bombardements et des combats. « On assiste à des afflux massifs de blessés quasiment toutes les semaines depuis le début du mois de juin, et parfois plusieurs au cours de la même semaine », explique Caroline Seguin, responsable des urgences MSF à Gaza.

Plus de neuf mois après le début de la guerre, le système de santé de Gaza n'est plus en mesure de faire face à l'explosion des besoins médicaux, tandis que l'aide humanitaire continue d'être entravée par l’armée israélienne. « Cela fait des mois que les Palestiniens fuient les bombardements incessants d'Israël, dans un contexte de blocus où l'aide humanitaire arrive au compte-gouttes, rappelle la responsable des urgences MSF. C’est de pire en pire. »

Notes

    À lire aussi