Ma femme souffre de polyarthrite rhumatoïde, elle est incapable de se déplacer. Elle a besoin d'une opération pour les articulations de ses jambes et de ses mains. Avant la guerre, nous avions obtenu une autorisation pour qu'elle puisse se faire soigner en Égypte ou en Cisjordanie. Aujourd'hui, elle souffre énormément et nous n'avons aucune solution. Je n'ai même pas de fauteuil roulant pour l'aider à se déplacer.
Nous avons essayé de fuir Beit Lahya, mais ma femme avait beaucoup de mal à marcher, ce qui rendait la situation extrêmement difficile. En chemin, nous avons croisé des personnes qui faisaient demi-tour et retournaient à Beit Lahya. Elles nous ont dit que les soldats israéliens au point de contrôle bloquaient le passage. Nous avons alors décidé de rebrousser chemin.
Les bombardements sont incessants. On entend des explosions et des frappes aériennes nuit et jour. Parfois il y en a moins, parfois il y en a plus. Il n’y a aucun endroit sûr.
J’essaie de rester fort devant ma famille et mes enfants, mais au fond de moi, je suis terrifié. La peur est là, elle est bien réelle. Je m’attends à mourir à chaque instant. Je me demande sans cesse comment mes enfants et moi allons mourir. Je n’ai pas la réponse. »