Gaza : la crise du carburant contraint MSF à réduire ses activités médicales

Gaza décembre 2007
Gaza, décembre 2007 © Valerie Babize / MSF

La pénurie de carburant entrave nos activités et l'ensemble du système de santé. MSF dénonce les conséquences de l’embargo
sur l’aide humanitaire médicale.

Nos activités médicales dans la bande de Gaza, sont aujourd’hui gravement entravées par la pénurie de carburant. Depuis la semaine dernière, gazole et essence ne sont plus disponibles sur le marché.


Nos équipes ont dû limiter leurs visites aux malades les plus sévères, soit un cinquième des patients de nos programmes de soins post-opératoires.

Cette semaine, seulement la moitié de nos patients ont pu se rendre dans nos structures de santé. 90 personnes sur liste d’attente ne peuvent toujours pas recevoir des soins.

« L’arrêt de nos activités peut engendrer, pour l’ensemble de nos patients, une sévère dégradation de leur état de santé général » explique Duncan Mclean, chef de mission. « Actuellement, MSF fonctionne sur son stock d’urgence et ne dispose plus que de 10 jours de carburant. Sans reprise de l’approvisionnement, la situation peut très rapidement devenir dramatique », s’inquiète Duncan.


L'état général des autres structures de santé de Gaza
est également très préoccupant. Le personnel médical a du mal à se déplacer et on compte jusqu’à 40% d’absents dans certains hôpitaux. Les malades sont confrontés aux mêmes difficultés. Les ambulances doivent elles aussi limiter leurs interventions uniquement aux situations d'urgence. Les hôpitaux ne disposent que d’un stock limité pour faire fonctionner leurs générateurs.

Sans reprise de l’approvisionnement en carburant, la situation peut très rapidement devenir dramatique
Duncan Mclean, chef de mission
Cette pénurie est largement due aux renforcements de l’embargo en octobre 2007 puis en janvier 2008, date à laquelle les entrées de carburant dans la bande de Gaza ont été progressivement réduites. Début avril, une attaque de militants palestiniens sur le principal dépôt de carburant de Gaza et une grève générale des distributeurs ont encore limité l’approvisionnement.

MSF juge inacceptable que l’aide humanitaire médicale et le système de santé général pâtissent de cette situation. Depuis 2006, MSF dénonce les conséquences sanitaires et économiques de cet embargo.

A plusieurs reprises, MSF a exprimé sa préoccupation quant aux répercussions de ce blocus sur une population déjà très éprouvée par des années de conflit.

Depuis deux ans, le système de santé à Gaza est déjà considérablement fragilisé par un cumul de facteurs, politiques (double conflit israélo-palestinien et intra-palestinien et clivages au sein du ministère de la Santé) et économiques.

Notes

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