MSF continue d'apporter des soins médicaux et de distribuer des biens de première nécessité aux personnes déplacées dans et aux alentours de Tbilissi. Mais bon nombre d'entre elles tentent déjà de rentrer dans leurs villages d'origine pendant que d'autres reçoivent l'aide de divers acteurs.
L'équipe médicale MSF a commencé la journée par la visite d'un jardin d'enfants reconverti en centre d'accueil pour les personnes déplacées, situé dans un quartier périphérique de Tbilissi, la capitale géorgienne.
Le jardin d'enfants N°9 abrite 70 personnes. Mais avant que les forces russes n'amorcent leur repli vers l'Ossétie du Sud, suite à l'accord de cessez-le-feu conclu entre la Russie et la Géorgie, il y en avait 113. Des hommes sont déjà repartis dans leur village pour voir si un retour était possible.
La directrice du jardin d'enfants trouve très vite une pièce pour que l'équipe MSFpuisse donner des consultations. Aucune aide médicale n'était encore arrivée jusqu'ici. Des mères viennent avec leurs enfants, des personnes âgées aussi.
Nino, une jeune femme enceinte, veut voir un médecin. Depuis qu'elle a quitté son village de Mereti, situé dans la province séparatiste d'Ossétie du Sud, cette jeune Géorgienne n'a pas été examinée. A huit mois de grossesse, elle pourrait accoucher avant terme. Ces dernières semaines ont été éprouvantes.
Quand le conflit a éclaté le 8 août, elle a fui l'Ossétie avec sa fille de trois ans. Puis, elle est restée plusieurs jours sans nouvelles de son mari jusqu'à ce qu'il puisse la rejoindre à Tbilissi.
Sa petite fille a encore peur. « Elle se réveille la nuit quand elle entend le bruit d'un avion, explique Nino. Elle pense que les bombardements recommencent. »
Mais dans l'ensemble, les enfants sont à l'aise dans ce nouvel environnement. Il y a une aire de jeu dans la cour, quelques jouets. Toutes les familles reçoivent de la nourriture, de la lessive... Il ne manque que des couches pour les bébés que l'équipe MSF reviendra apporter dans l'après-midi.
Les conditions sont en revanche nettement plus difficiles dans un grand bâtiment de quatre étages situé à cent mètres de là. Quand les familles de déplacés se sont installées dans cet institut de cardiologie aujourd'hui désaffecté, il n'y avait ni eau, ni électricité.
Les bureaux étaient encombrés d'équipements de laboratoire. «
On a tout fait nous-mêmes, explique un homme.
On a branché des tuyaux en plastic pour qu'il y ait de l'eau dans deux-trois éviers et toilettes et on a raccordé des fils électriques. » Quant à l'approvisionnement en nourriture, il reste très aléatoire. Les 92 personnes qui habitent là reçoivent, de temps à autre, du pain et des saucisses ainsi que des rations fournies par d'autres organisations.
Après s'être informée sur la situation, l'équipe de MSF commence ses consultations, essentiellement des femmes, des enfants et des personnes âgées. Comme les médecins ont apporté un stock de médicaments, ils peuvent donner ce qu'il faut aux patients. Mais il faudra revenir dans l'après-midi pour distribuer à toutes les familles des kits d'hygiène (savon, lessive, seau, dentifrice...) et quelques kits pour bébés.
A Tbilissi, les équipes de MSF avaient commencé, le 14 août, à faire le tour des sites d'hébergement des personnes déplacées pour y apporter une aide médicale. Ici, c'était leur première visite. Mais elles retournent régulièrement dans tous les sites pour assurer un suivi médical et permettre notamment aux personnes souffrant de maladies chroniques de poursuivre leur traitement.