Comment as-tu su que tu étais atteint de tuberculose multirésistante ?
Il y a 8 mois, je suis tombé malade. Je me suis adressé à l’hôpital de Zougdidi où je vis depuis plusieurs années : avant la guerre en 1992, j’habitais en Abkhazie. Je suis d’origine géorgienne, j’ai été forcé de quitter la région pour me mettre en sécurité, comme 200.000 autres personnes dans mon cas. Je me suis arrêté dans la première ville, Zougdidi, à cinq kilomètres de la frontière qui sépare la province séparatiste abkhaze de la Géorgie.
A l’hôpital de Zougdidi, les analyses ont montré que j’avais la tuberculose multirésistante. J’ai été hospitalisé le 23 juillet et j’ai reçu un traitement.
Deux mois plus tard, j’ai pu sortir de l’hôpital pour continuer mon traitement à domicile. MSF a réhabilité une pièce de ma maison pour que je puisse vivre décemment avec ma femme et mes trois enfants. Je me rends tous les jours à l’hôpital pour recevoir mon traitement. Depuis plus de huit mois, je n’ai pas manqué un seul jour!
Qu’est-ce qui a changé depuis que tu reçois un traitement contre la tuberculose multirésistante ?
Avant d’être traité, je ne pouvais ni courir, ni marcher normalement. J’étais incapable de travailler. J’avais même complètement perdu la voix. J’ai vraiment été très malade. Aujourd’hui, j’ai encore la voix cassée mais ça va mieux. Au début, j’ai eu beaucoup de difficultés à prendre les médicaments. Mais je me suis habitué et maintenant je suis bien mon traitement.
Quel soutien as-tu reçu de la part de MSF ?
Ils m’ont beaucoup aidé. Ils ont effectué des travaux dans ma maison pour que je puisse retourner chez moi. Je reçois une aide alimentaire toutes les deux semaines. Ils m’ont acheté un poêle et du bois pour que je puisse me chauffer cet hiver. J’ai été très soutenu. Ils m’ont acheté aussi des vêtements chauds et des livres scolaires pour mes enfants. Et puis surtout, ils donnent le traitement à l’hôpital de Zougdidi pour que je puisse être soigné. Je recouvre peu à peu la santé.
Pourquoi as-tu décidé d’être traité ?
Je ne voulais pas contaminer ma famille et leur transmettre la maladie. Je voulais les préserver. Aujourd’hui, grâce au traitement, je ne suis plus contagieux. Je voulais vraiment être soigné et même s’il y a beaucoup de médicaments à prendre chaque jour, je supporte. Il faut que je suive les prescriptions du médecin. On m’a dit que le traitement allait durer deux ans.
Comment vois-tu l’avenir ?
A l’avenir, je vais continuer à prendre mon traitement comme je l’ai fait jusqu’à maintenant. Et si je guéris, j’aimerais retourner travailler.