Depuis lundi, nos équipes ont pris en charge plus de 160 blessés, dont 44 blessés par balle, dans les hôpitaux gérés par MSF à Port-au-Prince. La plupart des patients ont été blessés au cours de manifestations qui ont éclaté dans la capitale haïtienne pour protester contre l’augmentation du coût de la vie, notamment des denrées alimentaires de base.
Alors qu’un calme relatif s’est installé dans le centre de Port-au-Prince le 10 avril, les équipes de Médecins Sans Frontières (MSF) continuent de recevoir des blessés souffrant de traumatismes, en particulier dans les quartiers du Martissant et Carrefour.
Affrontements violents. « Entre le lundi 7 avril et le jeudi 10 avril, les équipes MSF ont pris en charge plus de 168 personnes blessées au cours de violents affrontements, dont 44 blessés par balle, dans les hôpitaux gérés par MSF à Port-au-Prince,» explique Jessica Neerkorn, chef de mission de MSF en Haïti.
La plupart des patients ont été blessés au cours de manifestations qui ont été éclaté dans la capitale haïtienne pour protester contre l’augmentation rapide du coût de la vie, notamment des denrées alimentaires de base. Le jeudi matin, des combats ont éclaté dans les quartiers de Martissant et Carrefour.
Malgré la relative stabilisation du pays en 2007, peu de structures médicales sont capables de prendre en charge des blessés en urgence à Port-au-Prince. A cause des manifestations, la plupart des structures de santé publiques sont incapables de fonctionner.
Déplacements limités. De lundi à mercredi, les barricades montées par les manifestants ont bloqué les transports publics dans toute la ville, alors que le trafic était déjà perturbé par la grève des transporteurs qui protestaient contre l’augmentation du carburant. Jeudi matin, la circulation à l’intérieur de la ville était redevenue plus facile.
Depuis lundi, un système d’ambulance mis en place par MSF a permis de transférer les patients blessés du centre de la ville, notamment depuis le Champs de Mars, vers les structures hospitalières. Alors que la capitale semblait plus calme jeudi, les équipes MSF a continué à recevoir des blessés. MSF profite de cette accalmie provisoire pour préparer les structures médicales à recevoir d’autres blessés si la situation se détériore à nouveau.
Soins obstétriques. Le manque de personnel et de moyens posent de graves problèmes aux structures médicales publiques de Port-au-Prince qui ont eu du mal à fonctionner ces derniers jours. La maternité de Jude Anne, où MSF continue de fournir des soins obstétriques, est désormais l’une des seules maternités ouvertes à Port-au-Prince.
De nombreux cas de grossesses avec complication ont été amenés à Jude Anne ces derniers jours. A Cité Soleil, quartier pauvre et défavorisé de Port-au-Prince, MSF a procédé à l’évacuation de patients dont des femmes enceintes de l’hôpital Choscal. Cette évacuation a été effectuée à la demande des autorités sanitaires locales, le personnel médical haïtien étant dans l’incapacité de se rendre à cet hôpital.
MSF travaille en Haïti depuis 1991. A Port-au-Prince, MSF gère quatre centres de soins. A l'hôpital de la Trinité, à Delmas 19, MSF fournit des soins de traumatologie d'urgence.
Depuis son ouverture en Décembre 2004, MSF a pris en charge plus de 8,000 victimes de violence. Dans le quartier de Pacot, MSF propose des soins de rééducation post-chirurgicale dans un centre comptant 48 lits, ainsi qu’une prise en charge des victimes de violences sexuelles.
Ouvert en mars 2006, l'hôpital Jude Anne, d'une capacité de 60 lits, a fournit des soins obstétriques permettant à plus de 18,000 femmes d’accoucher. A Martissant, MSF gère un centre de santé ainsi que des cliniques mobiles dans un des quartiers les plus démunis de la ville.
Depuis décembre 2006, plus de 200 blessés par balle ont reçu des soins au centre de santé de MSF à Martissant.