« Le passeur nous a menti. Il a dit : "quand vous serez en Grèce, ce sera facile de rentrer dans les autres pays de l’UE, vous n’avez qu’à prendre votre billet, et vous partez ; c’est aussi simple que ça". Lorsque je suis arrivé ici, je me suis rendu compte que ça ne se passait pas comme ça, et qu’il fallait que je parte à pied, il n’y a pas d’autre moyen.
Je suis très inquiet à l’idée de traverser la frontière, pare que j’ai entendu beaucoup d’histoires de gens qui se faisaient tabasser. Mais là, mon principal souci est que si ça va mal pour moi, ma famille ne saura pas ce qui m’est arrivé.
On m’a dit qu’il fallait traverser la Macédoine, et une fois qu’on est en Serbie, tout va bien. On vous donne des papiers, et vous pouvez vous en servir pour aller en Hongrie, et de là, on s’en va vers l’Autriche et une fois arrivé, tout va bien.
Je ne regrette pas ma décision de quitter la Syrie. Si je revenais en Syrie, je devrais rejoindre l’armée pour me battre, ou sinon je serais déjà mort. Et je ne peux pas revenir en Turquie, si j’y reviens, il n’aura rien pour moi là-bas. »
La semaine dernière, le nombre de migrants et de réfugiés bloqués dans la forêt autour du village d’Idomeni, à la frontière entre la Grèce et la Macédoine, a décuplé. Médecins Sans Frontières offre depuis avril des consultations médicales, un soutien psychologique et distribue des articles de première nécessité. L’organisation prévoit désormais de renforcer ses activités dans la région en envoyant une nouvelle équipe mobile.