Selon des estimations de l’agence iranienne Drug Control Headquarters, 3,5 % de la population, soit trois millions de personnes sur une population totale de 84 millions en Iran, est toxicomane. Dans le quartier où se trouve le centre de soins MSF à Sud-Téhéran, un vieux quartier pauvre et surpeuplé, l’héroïne et la méthamphétamine sont les principales drogues consommées, généralement fumées ou inhalées. Peu de gens se font des injections, ce qui réduit le risque de transmission de maladies infectieuses par des aiguilles souillées.
De même que les sans-abris, les prostituées et les membres de la minorité ethnique des Ghorbati, les toxicomanes en Iran sont stigmatisés, ce qui peut signifier un accès aux soins difficile. Pour toutes ces populations vulnérables, MSF dispense gratuitement dans son centre de Sud-Téhéran des soins médicaux de base, y compris un soutien psychologique.
Aujourd’hui, Mohammad, 40 ans, vient au centre pour la première fois. Alors qu’il avait tout juste 15 ans, Mohammad quittait sa famille pour trouver du travail à Téhéran. Faute d’en avoir trouvé et d’avoir des parents en ville pour l’aider, il s’est rapidement retrouvé à consommer de la drogue. Il souffre fréquemment d’hallucinations causées par la drogue et il dort dans des parcs de la ville, là où il a rencontré l’équipe mobile de MSF.
Après avoir vu le Dr. Aïda en consultation et Mariam, l’éducatrice santé, Mohammad se fait maintenant dépister pour des maladies infectieuses : VIH, hépatite B et C, syphilis et tuberculose. Les patients dont le test pour l’hépatite C est positif peuvent recevoir gratuitement un traitement ainsi qu’un soutien au centre tandis que ceux dont le test pour le VIH ou la tuberculose est positif sont référés dans des programmes nationaux de prise en charge.