Nous avons pu aller jusque dans un village coupé de la route grâce à un bateau qui traversait la rivière et faisait la navette pour y acheminer de l’approvisionnement et permettre aux gens d’aller d’une rive à l’autre. Les habitants nous ont accueillis chaleureusement. Nous avons visité le centre de santé qu’ils avaient commencé à nettoyer, mais tout le matériel était endommagé. Des consultations médicales de base étaient données sous une tente dans le camp établi provisoirement où les gens étaient installés. Un avis épinglé sur un tableau mettait en garde la population contre le risque de morsures de serpent et de scorpion, un risque plus grand quand on vit sous une tente. Les gens ne pouvaient pas retourner dans leur maison parce qu’elles étaient envahies par de la boue et de l’eau, souvent sur deux tiers de leur hauteur.
La province du Khouzestan, dans le sud-ouest, est très différente sur le plan géographique. Le relief est plat, et non montagneux. À Ahwaz, la plus grande ville de la province, l’étendue des dégâts n’était pas flagrante. Mais quand nous sommes arrivés dans les villes de Dehlaviyeh, Susangerd, Shoush et Elhaieh, nous pouvions voir à quel point la province était sinistrée.
Les rivières de Karkheh et Dez étaient sorties de leur lit, et certains villages étaient recouverts en tout ou en partie par les eaux. Dans certains villages, il n’y avait plus âme qui vive, dans d’autres quelques hommes jeunes ou quelques familles étaient restés pour s’occuper de ce qu’il y avait et protéger les rares biens qu’ils avaient pu sauver. Ils peuvent être approvisionnés uniquement par bateau ou par hélicoptère.