En réponse à notre commande de la nouvelle formulation du Kaletra et à la lettre ouverte qui l'accompagne, publiée le 15 mars, Abbott se retranche dans son courrier du 17 mars derrière des arguments réglementaires infondés. C'est pourquoi nous avons à nouveau envoyé une lettre à Abbott pour savoir s'ils acceptent ou non de nous livrer les produits commandés pour approvisionner neuf de nos programmes de prise en charge des malades du sida, et pour renouveler notre appel à rendre le nouveau Kaletra disponible dans les pays pauvres, à un prix abordable.
Le Kaletra des Laboratoires Abbott (une société américaine basée à Chicago) est un médicament clé recommandé par l'OMS pour les patients qui ne répondent plus aux traitements de première intention. C'est ce qu'on appelle un traitement antirétroviral (ARV) de deuxième ligne. L'ancienne version du Kaletra, commercialisée depuis 2000, est une gélule qui fond à la chaleur et est donc inadaptée aux pays où vivent la très grande majorité des malades du sida. La nouvelle version, résistante à la chaleur, n'est pour l'instant vendue qu'aux Etats-Unis, pour près de 10.000 dollars par an et par patient.