Après avoir passé quatre mois à répondre aux demandes de soins critiques au Kirghizistan, MSF met progressivement fin à ses activités. Les besoins de reconstruction demeurent, notamment ceux de réédification des écoles et hôpitaux. Au-delà des infrastructures, la population a également besoin de se reconstruire psychologiquement. Marcos Matias Moyano, conseiller en santé mentale MSF, était récemment sur place, il raconte comment les affrontements ont profondément affecté la vie des Kirghizes.
Quelle est la situation dans les districts de Batken et de Leïlek du Kirghizistan ?
Après les affrontements d'avril, qui ont causé des destructions très importantes dans les zones frontalières du Kirghizistan, les gens se remettent progressivement du choc initial. Même si cette partie du Kirghizistan a connu des tensions vis-à-vis des terres et de l'eau dans le passé, les récents affrontements ont surpris de nombreux habitants. Au moment de ma visite, les résidents des zones touchées par les affrontements montraient de nombreux signes de détresse prévisibles. Cela se traduit par une inquiétude permanente, de l’anxiété, de la peur, de l’irritabilité, des troubles du sommeil ou alimentaires.
Beaucoup ont entendu des bruits de coups de feu ou des explosions. Ils ont dû fuir ou être évacués à la hâte. Ces situations peuvent avoir un impact durable, particulièrement sur les enfants. Quelques-uns ont vu leurs proches être tués ou blessés au cours des affrontements. D’autres ont été témoins du pillage de leurs effets personnels, de la destruction de leur maison ou de leur commerce.
Plusieurs établissements publics tels qu’un centre de santé et des écoles ont également été incendiés et détruits, ce qui rend le retour à une vie normale d’autant plus difficile tant que ces services ne seront pas entièrement rétablis.