En 1980, le PTSD ou syndrome de stress post-traumatique fait son apparition dans la classification officielle des troubles mentaux. Selon cette catégorie, toute personne ordinaire exposée à des événements hors du commun (accident, violences politiques, criminelles, familiales, etc.) en garde une mémoire pathogène qu’il serait possible de neutraliser par une thérapie précoce et rapide. Cette nouvelle entité clinique connaît un succès important parmi les praticiens et le grand public. Aux Etats-Unis et en Europe, de nombreuses associations (féministes, vétérans de la guerre du Vietnam, rescapés d’attentats, etc.) s’emparent de cette notion qui leur permet de faire reconnaître « scientifiquement » la réalité de leurs souffrances psychologiques. Depuis le tremblement de terre d’Arménie en 1989, le trauma a pris place dans la gamme des pathologies traitées par MSF. Psychiatre et anthropologue ayant longtemps travaillé auprès des survivants du génocide cambodgien, Richard Rechtman s’interroge sur l’engouement public et psychiatrique pour le PTSD. Il viendra partager sa réflexion à la rencontre des questions posées au sein de MSF par les « programmes psy ».