La mère Younes, Im Younes, a amené son fils à l'hôpital pédiatrique MSF dans le camp le 10 mai dernier. On lui a diagnostiqué une gastro-entérite et il a dû être hospitalisé le temps de son traitement. Im Younes était préoccupée par la santé de son fils et est en même temps inquiète pour ses autres enfants qu’elle a laissés dans leur tente.
« Vivre dans un camp de réfugiés, c’est comme mourir très lentement. Oui, vous êtes en vie, mais la vie que vous vivez est bien loin du niveau minimum de bonnes conditions de vie! J’étais professeur à l'école du village où nous habitions et notre vie était décente. Regardez nous, ma famille et moi, maintenant !
Younes est tombé malade le jour où nous sommes arrivés au camp, en raison du temps froid. Maintenant, il commence à faire chaud et il a des problèmes à l’estomac. Qu’il fasse froid ou chaud, il souffre. Je suis reconnaissante qu'un tel hôpital assurant une bonne prise en charge des enfants malades existe à l'intérieur du camp. Sinon, je ne sais pas ce qui serait arrivé à mon enfant.
Même quand je suis à l'hôpital, mes pensées sont avec mes quatre autres filles et mes trois fils qui restent dans notre tente. Leur père a été grièvement blessé l'année dernière lors d'un raid aérien. Sa jambe a dû être amputée au-dessus du genou et il a maintenant besoin d’une aide tout le temps. Mon fils aîné, qui a 25 ans, a refusé de venir au camp Zaatari. Il a traversé la frontière vers le Liban. Je n'ai pas eu de ses nouvelles depuis un moment.
Des membres de la famille vivent à Amman. Ils nous ont conseillé de venir et d’y louer un appartement, mais c'est trop cher et on ne peut pas se le permettre pour l'instant. Je suis prête à faire n'importe quelle activités : des ménages, la cuisine pour les autres familles... afin de sortir du camp de Zaatari.
Dans tous les cas, je dois attendre que Younes soit guéri et puisse quitter l'hôpital. L'infirmière m'a dit qu'il se renforce chaque jour et qu’il pourra certainement quitter l’hôpital demain. Mais maintenant, il sourit. »