Le Kaletra des Laboratoires Abbott, médicament clé recommandé par l'Ott, médicament clé recommandé par l'OMS pour les traitements antirétroviraux (ARV) de deuxième ligne, illustre parfaitement cette absurdité. L'ancienne version, commercialisée depuis 2000, est une gélule qui fond à la chaleur et est donc inadaptée aux pays où vivent la très grande majorité des malades du sida. La nouvelle version, résistante à la chaleur, n'est pour l'instant vendue qu'aux Etats-Unis, pour près de 10.000 dollars par an et par patient.
Kaletra ancienne version: une gélule qui fond...
(a) Gélules ramollies après 7 jours à 35°C
(b) Gélules ramollies et déformées après 8 semaines à 35°C
(c) Gélules ramollies et agglomérées après 7 jours à 45°C
(d) Gélules collantes et ne pouvant pas être séparées sans les casser après 7 jours à 45°C
Une commande et des demandes
Aujourd'hui, MSF a donc commandé à Abbott le nouveau Kaletra pour 9 de ses projets. Soutenus par des médecins et des chercheurs renommés, ainsi que par des organisations de lutte contre le sida, nous demandons que ce traitement soit rendu disponible aux patients des pays pauvres, à un prix abordable.
Alors que les prix des antirétroviraux de première génération avaient considérablement baissé du fait de l'apparition des génériques, ceux des nouveaux médicaments, soumis au monopole résultant des brevets, connaissent une hausse vertigineuse. Ils excluent de fait les pays où vivent la très grande majorité des malades du sida. Si l'accès aux nouveaux traitements repose sur la seule politique commerciale des laboratoires pharmaceutiques, la survie de millions de malades sera hypothéquée.