26 personnes, dont 8 mineurs au moins, ont finalement été emmenées dans un centre de détention, tandis que d'autres ont réussi à s'échapper. Immédiatement après la fusillade, MSF a organisé le transfert des deux blessés par balle vers un hôpital à proximité. Tous deux sont toujours profondément traumatisés par l'événement.
« Ce qui s'est passé mardi est choquant et inacceptable. Des personnes non armées ont été abattues simplement parce qu'elles couraient désespérément pour fuir la détention arbitraire. C'est inconcevable, a déclaré Sacha Petiot, représentant de MSF en Libye. Comme beaucoup d'autres réfugiés et migrants en Libye, ces jeunes ont été plongés dans un cycle de brutalité et de répression, alors qu'ils auraient besoin d'humanité et de protection. »
Ce n'est pas la première fois que de tels événements tragiques se produisent dans ce pays. Un ressortissant soudanais a été tué dans des circonstances similaires sur un site de débarquement à Tripoli, en septembre 2019. Autre exemple : l’atroce massacre de 30 migrants bangladais détenus dans un hangar à Mizdah par des trafiquants d'êtres humains.
Parallèlement, au cours du mois dernier, les départs et les retours forcés accompagnés de transferts vers les centres de détention sont en augmentation. Les voies légales - vols d'évacuation et programmes de réinstallation - étant actuellement suspendues compte tenu de la pandémie de Covid-19, tenter le voyage à travers la mer Méditerranée est la seule option possible pour échapper à toutes formes d'abus.
« La Libye ne peut pas être considérée comme un endroit sûr où débarquer les personnes interceptées en mer. Migrants, réfugiés et demandeurs d'asile doivent faire face à la violence, la brutalité, la répression et les privations, ajoute Sacha Petiot. Il est grand temps de mettre un terme à la politique de retour forcé en Libye. L'Union Européenne doit soutenir un mécanisme de recherche et de sauvetage efficace en mer Méditerranée et un système durable de débarquement dans des ports sûrs, plutôt que d'encourager les refoulements illégaux ; et reprendre d'urgence la voie légale telle que le programme d'évacuation et de réinstallation du HCR. »