Certains rapportent qu'avant de tenter de traverser la mer Méditerranée, ils avaient été retenus prisonniers par des trafiquants pendant des semaines, parfois des mois, privés de nourriture, systématiquement maltraités et torturés. « Les gens ont été ramenés dans un pays qu'ils tentaient de fuir, ils sont désespérés. Ils doivent être assistés et protégés, et non renvoyés dans un cycle de détention », ajoute Julien Raickman.
La mauvaise isolation de la plupart des centres de détention entraîne une morbidité accrue liée à une exposition prolongée au froid. Dans un centre de détention de la capitale, les équipes médicales de MSF ont par exemple observé des signes de perte de poids chez les détenus.
Des récents affrontements dans le sud de Tripoli ont par ailleurs fait 14 morts et 58 blessés selon les représentants de l’Organisation mondiale de la Santé en Libye. La population civile se retrouvent régulièrement prise au piège dans les zones de combat, comme ce fut le cas pour 228 réfugiés, migrants et demandeurs d'asile retenus arbitrairement dans le centre de détention de Qasr Bin Gashir, qui se trouvait alors sur une ligne de front.
La pompe de forage de ce centre n’était plus alimentée en électricité et les détenus n’avaient plus accès à de l’eau potable jusqu’à ce que MSF soit en mesure de leur fournir de l’eau en urgence. Les équipes médicales de MSF se sont rendues au centre à deux reprises au cours des dernières 48 heures pour mener des consultations et fournir des médicaments aux patients atteints de tuberculose.