« Beaucoup ont été blessées lors du premier cyclone, à cause du bois et des tôles qui ont été arrachées, continue Nicole Vololoniaina. Les personnes sans-abri tombent malades, elles toussent, on constate aussi des cas de diarrhées à cause de la consommation de l’eau polluée de la rivière ».
Les équipes ont également pris en charge des infections respiratoires, des cas de paludisme et de maladies chroniques. « Sur 19 personnes testées, onze sont positives au paludisme et il s’agit seulement de celles présentant des symptômes, explique le Dr Johnson Heritiana. C’est la saison habituelle du pic de paludisme, mais les eaux stagnantes consécutives aux cyclones ont aggravé la situation ».
Une situation déjà précaire
Dans le district de Mananjary, l’accès à l’eau, à la nourriture et aux services de base était déjà précaire bien avant ces deux catastrophes. « Nous avons identifié environ 20 enfants malnutris dans la commune, explique la sage-femme. Faute de traitement disponible, nous les avons transférés à Mananjary. Ils doivent marcher plus de trois heures pour atteindre la ville. Nombreux sont ceux qui n’y vont pas car ils pensent que le traitement sera payant ».
Les difficultés d’accès aux soins ne sont pas récentes dans la région, mais la destruction du centre de santé et la détérioration de la route principale ne font qu’isoler davantage Mahatsara Iefaka. Logistiquement, les ONG peinent à s’y déployer et doivent utiliser tous les moyens de transport disponibles, de la pirogue à la marche à pied, pour s’y rendre et évaluer les besoins.