Malawi - Détecter à temps les échecs de traitement
Les outils de contrôle pour détecter les échecs de traitement antirétroviral sont trop coûteux, donc très peu disponibles dans les pays pauvres. Or si un nouveau traitement intervient trop tard, les chances de survie diminuent fortement.
Les outils de contrôle pour détecter les échecs de traitement antirétroviral sont trop coûteux, donc très peu disponibles dans les pays pauvres. Or si un nouveau traitement intervient trop tard, les chances de survie diminuent fortement.
Inquiet de la dégradation de son état de santé, son médecin lui a fait passer des examens qui ont confirmé la baisse de son taux de CD4 à 140, alors qu'au dernier contrôle, huit mois auparavant, il était à 240. Le médecin a ainsi conclu que Rose était en " échec de traitement ", c'est-à-dire que les antirétroviraux qu'elle prenait ne fonctionnaient plus. Sans changement rapide de traitement, Rose risquait de mourir dans les mois à venir.
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Malawi, hôpital de Chiradzulu
Dans ce programme, MSF a déjà mis 3 200 patients sous ARV
© Didier Lefèvre |
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Le problème est donc de détecter un échec de traitement dans les plus brefs délais : cela nécessite un matériel de laboratoire sophistiqué, souvent inabordable voire inexistant dans les pays pauvres, comme le Malawi.
Cependant le matériel de laboratoire pour de tels examens est coûteux. Même les machines les plus simples pour contrôler le taux de CD4 valent environ 16 000 dollars, sans compter le coût des réactifs pour chaque examen. Les machines mesurant les charges virales coûtent plus de 130 000 dollars, et nécessitent également des réactifs.
Au Malawi, Médecins Sans Frontières utilise une machine CD4 qui réalise jusqu'à 50 examens par jour. Cela permet l'examen annuel de tous les patients sous ARV, ainsi que les examens sur demande en cas de suspicion d'échec de traitement. Mais actuellement, MSF ne peut pas utiliser du matériel mesurant les charges virales des patients. Une seule machine existe, à l'autre bout du pays.
Deux solutions peuvent être simultanément mises en oeuvre pour améliorer la disponibilité des examens de CD4 et de charges virales. Premièrement, il faut développer des versions simples et rapides de ces examens, qui pourraient être utilisées dans les centres de santé locaux par un personnel médical peu formé. Deuxièmement, comme il n'est pas possible d'équiper chaque centre de santé, il faut mettre au point des techniques pour transporter en toute sécurité les échantillons aux laboratoires de district ou aux hôpitaux nationaux, et ensuite assurer le retour des résultats.