Malnutrition alarmante au sud de l’Ethiopie

MSF a ouvert plusieurs centres nutritionnels dans la région Oromo
MSF a ouvert plusieurs centres nutritionnels dans la région Oromo © Elena Torta/MSF

MSF a lancé mi-mai une intervention nutritionnelle dans la région Oromo, au sud de l’Ethiopie, suite à des évaluations montrant des niveaux alarmants de malnutrition chez les moins de cinq ans. En moins de trois semaines, 2200 enfants ont été admis.

Plus de 700 enfants nécessitant des soins médicaux urgents ont pu être hospitalisés dans les trois centres de stabilisation MSF, dans les districts de Siraro et Shashemene. Ces enfants souffrent de malnutrition sévère associée à des complications médicales, telles que des pneumonies, des anémies, des paludismes sévères ou de graves déshydratations. De plus, environ 1500 enfants reçoivent des soins médico-nutritionnels dans huit cliniques dans la région Oromo. Ils mangent un produit nutritionnel thérapeutique deux fois par jour pendant toute la durée du traitement, environ un mois, et se rendent régulièrement à une consultation médicale.

" Le quotidien est toujours difficile mais maintenant ils ne peuvent plus faire face " François Calas, chef de mission MSF

Urgence nutritionnelle et insécurité alimentaire

Sept millions d’habitants dépendent de l’aide alimentaire en Ethiopie, les problèmes de malnutrition ne sont pas nouveaux. Mais ils sont particulièrement graves cette année. «Les parents de la plupart de nos patients nous disent qu’ils n’ont plus de nourriture parce qu’il n’y a pas eu de premières pluies cette année», explique le chef de mission MSF, François Calas. «D’autres facteurs interviennent aussi, l’inflation est très forte et les prix des aliments sont très élevés. Pour une grande partie de la population ici, le quotidien est toujours difficile mais maintenant ils ne peuvent plus faire face.»

Des distributions de nourriture sont nécessaires

Face à l’afflux de patients, les équipes médicales doivent se concentrer sur les cas les plus sévères. «Parfois, nous devons renvoyer les personnes chez eux parce qu’ils ne sont pas encore assez gravement malnourris !» regrette François Calas, «C’est très difficile parce que nous savons qu’il n’ont pas de nourriture à la maison et que ce n’est qu’une question de temps avant qu’ils ne reviennent, cette fois beaucoup plus malades.»

Les enfants pris en charge dans le programme MSF reçoivent des aliments thérapeutiques prêts à l’emploi et des rations alimentaires familiales à leur sortie, pour éviter qu’ils ne rechutent. Mais les autres n’ont pas suffisamment accès à l’aide alimentaire. Le chef de mission MSF est pessimiste : «A moins qu’il n’y ait une augmentation très nette des distributions générales de nourriture, j’imagine que nous allons continuer à voir un grand nombre d’enfants malnourris dans les prochains mois à venir.»

La prochaine récolte n’étant pas attendue avant les mois d’août et septembre, MSF reste préparé à une réponse de plus grande échelle si nécessaire et continue une surveillance nutritionnelle dans la région.

Notes

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