Malte - Fiche projet migrants

Malte est une île située dans la Méditerranée, à la porte de l'Union européenne. C'est aussi devenu un port où débarquent des milliers de migrants et de demandeurs d'asile en provenance des côtes de Lybie qui cherchent à entrer en Europe. Tous les migrants et demandeurs d'asile qui arrivent à Malte sont systématiquement retenus pendant des périodes allant jusqu'à 18 mois.
Cet enfermement prolongé et les conditions de vie auxquelles ils sont soumis aussi bien dans les centres de rétention que dans les centres ouverts ajoutent encore à leur souffrance et aggravent leur état de santé tant physique que mentale.
Après avoir dispensé des soins de santé pendant plus d'un an, le plus souvent à l'intérieur des centres de rétention pour migrants et demandeurs d'asile, Médecins Sans Frontières (MSF) a l'intention d'axer ses activités sur le soutien psychologique des migrants et demandeurs d'asile sur l'île.

Malte est une île située dans la Méditerranée, à la porte de l'Union européenne. C'est aussi devenu un port où débarquent des milliers de migrants et de demandeurs d'asile en provenance des côtes de Lybie qui cherchent à entrer en Europe. Tous les migrants et demandeurs d'asile qui arrivent à Malte sont systématiquement retenus pendant des périodes allant jusqu'à 18 mois.

Cet enfermement prolongé et les conditions de vie auxquelles ils sont soumis aussi bien dans les centres de rétention que dans les centres ouverts ajoutent encore à leur souffrance et aggravent leur état de santé tant physique que mentale.

Après avoir dispensé des soins de santé pendant plus d'un an, le plus souvent à l'intérieur des centres de rétention pour migrants et demandeurs d'asile, Médecins Sans Frontières (MSF) a l'intention d'axer ses activités sur le soutien psychologique des migrants et demandeurs d'asile sur l'île.


Contexte

Ces dernières annéng>

Ces dernières années, les migrants et réfugiés qui traversent la Méditerranée pour essayer de rejoindre l'Europe se retrouvent souvent coincés à Malte, une île d'une superficie de 316 km² qui compte 400 000 habitants.

Fuyant les conflits, les privations et les nombreuses violations des droits de l'homme dans leurs pays, ces migrants ont souvent fait un long voyage depuis les pays subsahariens pour arriver en Libye d'où ils s'engagent dans une périlleuse traversée.

En 2008, plus de 2 700 migrants et demandeurs d'asile sont arrivés à Malte. Entre janvier et octobre 2009, ils étaient 1.241 et plus de la moitié des nouveaux arrivants venaient de Somalie et 10% d'Erythrée.

La politique d'accueil des migrants et des demandeurs d'asile du gouvernement maltais a pour but de rassurer l'opinion publique et de dissuader les nouveaux candidats réfugiés. A leur arrivée, tous les migrants et demandeurs d'asile sont systématiquement enfermés pendant une période pouvant aller jusqu'à 18 mois.

Les centres de rétention sont surpeuplés et ne disposent pas des installations sanitaires adéquates. Les migrants y vivent dans de mauvaises conditions, un environnement qui exerce des effets dommageables sur leur santé. De nombreux migrants et demandeurs d'asile souffrent de traumatismes psychologiques dus à leurs expériences, à leur dangereux voyage jusqu'à Malte, à leur enfermement et aux incertitudes dont est empreint leur avenir. Malgré cela, la dispense des soins médicaux dans les centres est limitée et les migrants en rétention n'ont pas accès à un soutien psychologique.

Une fois sortis des centres de rétention, les migrants et demandeurs d'asile reçoivent une place dans un des 15 centres ouverts de l'île. Dans ces centres, ils sont libres de leurs mouvements et commencent à se reconstruire une nouvelle vie à Malte. Mais vivre de manière indépendante et s'intégrer dans la société maltaise est difficile et les conditions de vie restent mauvaises. Certains centres sont surpeuplés et ne disposent pas d'eau et d'installations sanitaires appropriées.


MSF à Malte

MSF a commencé à prodiguer des soins de santé et une aide psychologique aux migrants sans papier et demandeurs d'asile à Malte en août 2008. Initialement, les soins médicaux étaient dispensés à l'intérieur de deux centres de rétention pour migrants : Safi et Lyster Barracks.

Les consultations dans les centres ont rapidement révélé que les conditions de vie épouvantables et l'absence d'accès aux soins de santé - y compris aux soins de santé mentale - mettaient en danger la santé tant physique que mentale des retenus. Près de 20% de l'ensemble des maladies diagnostiquées par le personnel médical de MSF étaient des problèmes respiratoires liés à l'exposition au froid et au manque de traitement des infections.

En mars 2009, après avoir insisté à de nombreuses reprises pour que les autorités prennent des mesures pour améliorer les conditions de vie à l'intérieur des centres, MSF a suspendu ses activités. En même temps, MSF a publié un rapport dénonçant les conditions épouvantables dans lesquelles vivaient les migrants dans les centres de rétention maltais. Avant de suspendre ses activités, MSF a soigné 2 000 migrants et demandeurs d'asile dans ces centres.

En juin 2009, MSF a repris ses activités à l'intérieur du centre de rétention de Takandja, où les migrants sont transférés dès leur arrivée à Malte.

Depuis, MSF a déjà effectué plus de 1 000 consultations médicales à l'intérieur des centres de rétention. Les problèmes des nouveaux migrants sont souvent dus à leurs abominables conditions de voyage jusqu'à Malte. La majorité des migrants ont en effet passé des jours et des jours sur un bateau avec très peu de nourriture et d'eau, sans bouger et exposés au soleil et à la pluie. Ces conditions provoquent des troubles musculosquelettiques, dermatologiques, urinaires et gastro-intestinaux.

Les expériences vécues dans leurs pays d'origine, la difficulté du voyage, les mauvaises conditions de vie et l'incertitude face à leur avenir sont autant de facteurs qui expliquent l'incidence élevée des problèmes de santé mentale parmi les migrants. Entre juillet et septembre 2009, MSF a organisé plus de 300 consultations psychologiques. Les problèmes identifiés vont de l'insomnie à l'anxiété en passant par la dépression, les troubles de stress post-traumatique et dans certains cas extrêmes, même des comportements psychotiques.

En 2010, les activités de MSF se concentreront principalement sur les soins de santé mentale aux migrants et demandeurs d'asile. Ces services seront proposés aux migrants aussi bien dans les centres de rétention que dans les centres ouverts. MSF effectuera toutefois aussi des consultations en dehors des centres de rétention pour éviter d'installer une présence permanente dans les centres de rétention maltais. MSF va aussi témoigner de la situation des migrants et réfugiés par le biais de ses activités dans le domaine de la santé mentale et participera également à des activités de lobbying.

Toutes les activités de MSF sont effectuées à l'aide de médiateurs culturels qui parlent la langue des patients et permettent de combler le fossé culturel entre les agents de santé et les patients. Ces médiateurs travaillent également dans des infrastructures sanitaires publiques afin de faciliter l'accès des migrants aux soins de santé sur l'île.

"La milice est arrivée chez moi et a tué mon frère. Moi, j'ai reçu une balle dans l'épaule. Pendant que j'étais enceinte, la milice m'a battue et jetée au sol. J'ai été gravement blessée et on m'a envoyée à la clinique MSF en Somalie. Là, on a dû retirer mon bébé qui était mort. J'ai décidé de partir. Si je ne le faisais pas, je mourrais. Le voyage jusqu'en Libye m'a pris un an environ. J'ai pris le bateau en 2006. Personne ne pouvait vraiment imaginer où nous allions arriver. A Malte, c'est très dur. Tout ce que je veux, c'est être avec mes enfants. J'espère être autorisée à vivre dans un bel endroit et à y faire venir mes enfants."
Témoignage d'une femme somalienne vivant au centre ouvert Ex Appogg de Malte. (Septembre 2009)


"Quand nous sommes arrivés à Malte, nous avons dû payer pour un matelas et un drap. Ils ont déduit 30 euros des 130 euros que nous recevons par mois pour acheter de la nourriture et vivre. Dans ma tente, il y a 10 lits. Il y a des trous dans le toit de la tente et lorsqu'il pleut en hiver, l'eau y pénètre. Il n'y a pas d'électricité et il fait parfois très froid. Mon père et mon frère sont morts. Ma femme est toujours en Somalie. C'est vraiment dur de vivre et de prendre soin de sa famille lorsqu'ils sont encore là-bas".
Rachid, 23 ans, est un médiateur culturel somalien qui travaille pour MSF à Malte. Il a passé 7 ½ mois en rétention et vit maintenant dans une tente dans un des centres ouverts pour migrants et demandeurs d'asile de Malte. (Septembre 2009)

 

 

Notes

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