Cinq jours après le passage du cyclone le plus intense qu'ait connu Mayotte depuis 90 ans, les besoins sur place sont colossaux, notamment en matière d’accès à la nourriture, à l’eau et à l’assainissement, à l’électricité, aux abris et aux matériaux de construction ou encore aux soins de santé primaire. Le rétablissement des moyens de communication et des voies de circulation constitue cependant la condition nécessaire au déploiement de secours.
« En dépit des destructions de grande ampleur, le nombre de blessés graves rapportés à Mayotte est relativement faible et ceux-ci semblent avoir pu accéder à l’hôpital. D’après nos premières observations, le cyclone a été particulièrement dévastateur dans les bidonvilles, comme celui de Kaweni, le plus grand du pays, où s’entassent environ 17 000 personnes dans des conditions très précaires. Les habitants ont tout perdu et ils sont déjà en train de reconstruire leurs logements, à mains nues, parfois sans chaussures et sans protection. Nous voyons déjà des plaies qui présentent des risques d’infection. De façon générale, les besoins de base y sont immenses », explique Yann Santin, coordinateur d’urgence pour MSF à Mayotte.
Après des catastrophes naturelles de grande ampleur de ce type, les principaux besoins rencontrés par les personnes touchées et auxquels les équipes de MSF sont habituées à répondre concernent le rétablissement de l’accès à l’eau, l’hygiène et l’assainissement, le soutien psychologique aux victimes, l’accès aux soins de santé primaire, via des cliniques mobiles, par exemple, ainsi que la prévention des maladies diarrhéiques, telles que le choléra.
« Nous savons d’ores et déjà que la réponse étatique ne pourra pas couvrir l’entièreté des besoins dans les délais nécessaires. Nous nous tenons prêts à envoyer une équipe élargie pour affiner notre évaluation des besoins et intervenir en renfort », explique Yann Santin.
La situation sanitaire à Mayotte était déjà critique avant le passage du cyclone. Deux tiers de la population vit sous le seuil de pauvreté d’après l’INSEE
, un tiers des habitants n’a pas accès à l’eau potable et il existe de grosses problématiques d’accès aux soins, notamment pour les personnes étrangères vivant sur le territoire.
Entre mai et septembre 2024, MSF avait d’ailleurs apporté son aide pour répondre à une épidémie de choléra. L'équipe avait mené des ateliers de promotion de la santé dans les villages de Kaweni, Passamainty, Vahibé et Mirereni et des activités d’accès à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène.