MSF apporte son soutien actif à trois médecins psychiatres

MSF apporte son soutien actif à trois médecins psychiatres, membres de l'association, les Docteurs Hélène ASENSI, Philippe COUDERC et Christian LACHAL.

Nos 3 collègues étaient agréés par la Préfecture du Puy-de-Dôme et enregistrés dans une Puy-de-Dôme et enregistrés dans une liste de médecins aptes à rédiger des certificats médico-administratifs. En particulier des certificats attestant que des étrangers nécessitent des soins sur le territoire français, soins qu'ils ne pourraient recevoir dans leur pays d'origine du fait de la gravité des pathologies en cause et des conditions d'accès aux soins dans ces pays.

Ces trois psychiatres ont été retirés de la liste sur décision du préfet du Puy-de-Dôme, sans motivation. Leur demande d'audience auprès de la préfecture est restée sans réponse. Dans une interview à la presse, le Préfet les accusait de manque de neutralité et de non respect des lois de la République, les assimilant de fait à des délinquants.
Cette situation apparaît à un moment où le droit des patients étrangers à recevoir des soins est malmené par différentes initiatives tant au niveau législatif qu'au niveau des préfectures (protestation du syndicat des Médecins Inspecteurs de Santé Publique auprès de Mme la Ministre de la Santé contre les multiples pressions auxquelles ces médecins ont à faire face pour diminuer le nombre d'accords qu'ils donnent au regard des certificats rédigés par les médecins agréés).

Quels que soient les raisons de cette politique, nous ne pouvons accepter qu'elle se fasse sur le dos des patients et de leurs médecins. C'est la charte de MSF qui nous oblige à réagir, au nom du libre accès aux soins des malades, quelle que soit leur origine ethnique, religieuse, leur appartenance politique, leur langue, leurs croyances, leurs opinions.
Nos confrères ont reçu ces patients, originaires de plus de trente pays, dans les conditions auxquelles ils ont appris à s'adapter au cours des nombreuses misions qu'ils ont effectuées sur différents terrains au titre de consultants pour notre association : Kosovo, Sierra Léone, Congo, Indonésie, Palestine. Ils savent comment travailler avec des familles, des interprètes, dans le respect et la prise en compte des différentes cultures. C'est la raison de leur engagement auprès de patients qui sont les mêmes, exilés en France ou soignés dans leur pays, à ceci près que le fait qu'ils soient en France les met à l'abri des violences auxquelles ils ont à faire face dans leur pays. Le devoir de tout médecin, en particulier dans son engagement humanitaire est de les aider autant qu'il le peut à accéder aux soins et à la sécurité nécessaire à leur santé. Ceci est particulièrement crucial pour les femmes, les mères avec leurs bébés, les malades qui présentent des pathologies invalidantes du fait d'incarcérations et de tortures.

MSF soutient de façon résolue ces trois psychiatres qui, à travers leur travail en dehors des missions qu'ils ont l'habitude d'effectuer au sein de notre association, font un travail de médecine humanitaire en direction d'une population vulnérable, fragilisée par un certain nombre d'attaques graves dont la radiation de nos trois consultants est un exemple supplémentaire. MSF demande que ces 3 médecins soient réintégrés le plus vite possible dans la liste des médecins agréés.

Notes

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