Les équipes de MSF sont allées évaluer la situation à Guidan-Roumdji à la fin du mois de mai. Les réfugiés restent dans des familles d'accueil et dans des écoles ou des bâtiments abandonnés. « Alors que les gouvernements des pays les plus riches préfèrent refouler les réfugiés et les repousser vers le danger, nous voyons ici des communautés déjà très démunies accueillir en l’espace de quelques semaines 20 000 personnes en quête de sécurité. Mais les conditions sont très précaires et l'afflux actuel de réfugiés pèse lourdement sur les ressources et les services locaux », déclare Abdoul-Aziz O. Mohamed, chef de mission de MSF au Niger.
Le nombre de réfugiés récemment arrivés dépasse même la population locale dans certaines localités. Selon les autorités locales, quelque 300 foyers hébergent actuellement plus de 450 familles de réfugiés dans la zone de Tankama (autour de 2 500 réfugiés à la fin du mois de mai), et 4 500 réfugiés sont arrivés à Bassira, une ville de moins de 3 000 habitants.
« Nous avons apporté un soutien immédiat aux structures de santé, certaines risquant d'être rapidement dépassées par le nombre de patients nécessitant un traitement », explique le Dr A. M. Abdoul-Rachid, de Médecins Sans Frontières au Niger. MSF a donné des médicaments et de l’équipement pour traiter des patients contre les maladies les plus courantes telles que la diarrhée et le paludisme.
Les admissions dans les centres de nutrition thérapeutique sont pour le moment stables, mais cette tendance devrait changer avec le pic saisonnier de malnutrition et de paludisme frappant généralement la région de juillet à octobre.