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Gaza : un rapport de MSF dénonce la campagne
de destruction totale menée par Israël

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Nigeria : meurtres, pillages et enlèvements dans l'État de Zamfara

Site de personnes déplacées d'Anka dans l'État de Zamfara. Nigeria. 2020.
Site de personnes déplacées d'Anka dans l'État de Zamfara. Nigeria. 2020. © Abayomi Akande

Plus de 200 000 personnes ont fui leur foyer depuis 2011 dans le nord-ouest du Nigeria, pour échapper à des attaques de groupes armés. Ces populations déplacées sont désormais coupées de leurs moyens de subsistance et tentent de survivre, dans une région où les structures de santé sont débordées.

« Nous avons décidé de quitter notre village après que 56 personnes ont été tuées par des bandits en une seule journée, explique Fatima qui vit actuellement dans le camp de personnes déplacées d’Anka, dans l’État de Zamfara. Environ 30 personnes de notre village avaient déjà été assassinées auparavant, et nos biens avaient été pillés. » Les attaques dans cette région sont quasi quotidiennes et on estime qu’elles auraient entraîné la mort de près de 8 000 personnes depuis 2011.

Abbas, sa femme et leurs trois enfants habitent également dans le camp d’Anka. Ils ont quitté leur village de Tangaram après que le père d’Abbas a été enlevé. « Il y a deux ans, mon père, chef traditionnel de notre village, a été enlevé par des bandits et emmené dans la brousse, détaille-t-il. Les bandits ont demandé une rançon, qui a été payée. Depuis, nous n’avons pas tenté de revenir au village. Deux personnes y sont retournées afin de vérifier la situation sur place, mais l'une d’entre elle a été tuée et l'autre enlevée. »

Intervention MSF

Les équipes de Médecins Sans Frontières travaillent à Anka depuis 2010, où elles gèrent un hôpital pour enfants. Elles fournissent également un appui matériel aux personnes déplacées (eau potable, bâches, matériel de cuisine...). À Shinkafi, MSF gère plusieurs services au sein de l'hôpital général de la ville, dont un centre d'alimentation thérapeutique de 33 lits. À l'hôpital de Zurmi, MSF gère un centre d'alimentation de 30 lits. Et jusqu'en avril, MSF était aussi présent dans la capitale de l'État, à Gusau.

© Abayomi Akande

Comme Fatima et Abbas, de nombreux habitants de l’État de Zamfara ont cherché refuge dans des villes, à Anka mais aussi à Shinkafi ou Zurmi, suite à une recrudescence des violences en 2018. Pourtant, la plupart de ces personnes déplacées ne reçoivent d’aide d’aucune organisation. « Notre plus gros problème ici est le manque de nourriture, déplore Abbas. Vous savez, nous sommes des agriculteurs, mais nous ne pouvons plus cultiver, ni nourrir nos familles. »

Un enfant est en train de se faire dépister pour la malnutrition par les équipes MSF. Nigeria. 2020. 
 © Abayomi Akande
Un enfant est en train de se faire dépister pour la malnutrition par les équipes MSF. Nigeria. 2020.  © Abayomi Akande

L’hôpital MSF d’Anka accueille un grand nombre d’enfants souffrant de malnutrition en raison des pénuries alimentaires. Entre janvier et octobre 2020, les équipes MSF présentes dans l’État de Zamfara ont pris en charge plus de 20 000 enfants souffrant de malnutrition, dans quatre centres de nutrition thérapeutique. « Nous manquons de place, mais la plupart des patients qui arrivent chez nous sont dans un état grave, explique Grace Bwete, sage-femme de MSF à l'hôpital Shinkafi. Il nous est alors impossible de les renvoyer chez eux, même si nous sommes débordés. »

Le paludisme, qui peut être exacerbé par la malnutrition, est également une préoccupation majeure. « Lorsque la saison du pic de paludisme a commencé, nous admettions chaque jour 25 à 30 enfants atteints de formes graves de la maladie », déclare le Dr Salih Muhammad Auwal qui travaille à Shinkafi. Dans cet hôpital, le nombre de lits a été revu à la hausse pour faire face à l’augmentation du nombre de cas sévères, un constat partagé par les équipes MSF de la région, qui ont traité plus de 35 000 enfants atteints de paludisme entre janvier et octobre 2020. 

Face à de tels besoins médicaux urgents, les quelques établissements de santé qui existent sont débordés. « Nous implorons le gouvernement de nous aider, explique Fatima. Nous aimerions retourner dans nos villages, reconstruire nos maisons et recommencer une nouvelle vie. »

Notes

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