Risques cycloniques, mauvais état des pistes d’atterrissage, réquisition des vols pour les premières opérations de secours menées par les militaires, engorgement du fret avec les tonnes de matériel envoyées par les organismes d’aide, la coordination de la réponse à cette catastrophe ne fait pas exception : les premiers jours sont chaotiques.
Bloquées à Cebu pendant cinq jours, les équipes reçoivent les informations au compte-goutte : pas de réseaux de communication, pas d’électricité pour recharger les téléphones portables.
Au départ, ce sont les militaires qui déblaient les gravats et en extraient cadavres et survivants. Ils sont aussi chargés d’assurer la sécurité là où le dénuement, la faim, le choc peuvent rapidement générer de l’agressivité. Autorités et armée philippines ont été les premières sur place, impressionnantes d’efficacité et de solidarité. Les blessés les plus graves sont évacués tandis que progressivement l’aide humanitaire tente de se déployer. Avion, hélicoptère, bateau, rickshaw, tous les moyens sont bons.
« Les dégâts sont d’une telle ampleur qu’il est extrêmement difficile d’acheminer rapidement matériel et médicaments jusqu’aux zones les plus affectées, » explique Dounia Dekhili, responsable des programmes d’urgence de MSF. Un double défi logistique et humain. Sur place, les équipes doivent en effet faire avec les moyens du bord pour travailler mais aussi subvenir à leurs propres besoins. C’est-à-dire avec pas grand chose. Eau potable, nourriture, électricité, abris pour la nuit, tout est compliqué. Ainsi ce sont plus de 120 volontaires MSF qui sont aujourd’hui à pied d’œuvre aux quatre coins des Philippines, dans des conditions particulièrement précaires.
A Tacloban, ville frappée de plein fouet par le typhon, difficile de trouver un véhicule en état de marche, et le carburant se fait rare. L’équipe MSF en a néanmoins dégoté un après avoir été larguée en hélicoptère à Palo, petite ville située 12km au sud de Tacloban et dont l’hôpital a également été complètement détruit.
« Tacloban est jonchée de débris, de gravats, et de cadavres enveloppés dans des sacs. L’odeur est insupportable » raconte Yann Libessart, membre de l’équipe MSF. Se déplacer n’est donc pas chose aisée. Installer un hôpital gonflable sur une surface plane de la taille d’un demi terrain de football l’est encore moins. Mais une fois monté, il permettra aux équipes MSF de prêter main forte au personnel soignant du Ministère de la santé en assurant chirurgie et maternité.
Aujourd’hui une partie du matériel et des médicaments sont arrivés. Pendant que les uns préparent l'installation de l’hôpital gonflable MSF, les autres sont déjà à Palo pour donner les premières consultations aux survivants des régions les plus isolées. Une distribution de bien de première nécessité dont notamment des tentes, des jerrycans, des moustiquaires et du savon sera aussi rapidement organisée.
En dépit de la précarité des conditions de travail et de la frustration face aux immenses besoins d’une population exsangue, l’aide apportée par MSF aux philippins se met en place peu à peu, au prix de beaucoup de déconvenues et de quelques coups d’éclat.
Des équipes MSF sont actuellement présentes dans plusieurs zones touchées par le typhon dont les îles de Samar, Leyte, Panay et Cebu.
Pour garantir son indépendance financière, MSF a besoin du soutien du public. Pour pouvoir agir aux Philippines comme sur tous les terrains de l'urgence, MSF a lancé une campagne de mobilisation #avecmsf.
Pour agir aux côtés de nos équipes : www.avecmsf.fr
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