MSF a également mis sur pied un modèle de soins pilote qui permettait pour la première fois à des infirmiers de prescrire le traitement et d’assurer le suivi des personnes vivant avec le VIH. Une initiative cruciale puisque, jusqu’alors, seule une poignée de médecins par province étaient autorisés à le faire. En 20 ans, ces développements ont permis de mettre près de 19 000 personnes sous traitement ARV dans la capitale congolaise et de former de nombreux travailleurs de santé.
« Cet appui médical était fondamental, mais ne suffisait pas, poursuit la Dr Mashako. Il fallait désengorger les structures de soins tout en rapprochant le traitement des patients. En collaboration avec le réseau national d’associations de patients, nous avons décidé de lancer des postes de distribution d’ARV, directement gérés par les patients. »
Clarisse Mawika fut l’une des chevilles ouvrières du lancement des « PODIs », ces postes de distribution communautaires. « Quand nous avons lancé les deux premiers postes à Kinshasa en 2010, moins de vingt patients s’y approvisionnaient, se souvient-elle. Aujourd’hui, il y a des PODIs dans huit provinces, et plus de 10 000 patients viennent y chercher leurs médicaments. » L’approche s’est révélée si efficace qu’elle a fini par être intégrée dans le plan national de lutte contre le VIH/Sida.