RDC - Instabilité permanente dans le Nord-Kivu

Dans le Nord-Kivu, les hommes en armes sont omniprésents. Et si les affrontements armés entre l'armée congolaise et des rebelles sont désormais sporadiques, l'insécurité persiste. Pour la population, cela se traduit par des pillages, des viols et des actes de banditisme.

Le processus de transition politique en République démocratique du Congo a finalement abouti à la tenue des élections présidentielle et législatives tant attendues. Cependant la paix n'est pas encore revenue dans la province du Nord-Kivu. Fin novembre, des combats ont éclaté autour des villes de Sake, Nyanzale et Tongo. Notre équipe a dû alors évacuer Nyanzale où elle venait d'ouvrir un projet. Fin décembre, de nouveaux affrontements ont eu lieu à Bunagana près de la frontière ougandaise, obligeant les populations à fuir et à se réfugier en Ouganda. Et notre équipe médicale et chirurgicale a reçu 28 militaires, grièvement blessés, à l'hôpital de Rutshuru où elle intervient.
Le plus souvent, les habitants trouvent un hébergement dans les villages voisins puis, lorsque le calme revient, un certain nombre d'entre eux rentrent chez eux.

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Des villageois forcés de fuir. Au gré des attaques, les habitants doivent trouver refuge dans les villages voisins (ici à Kanyabayonga, en janvier 2006) puis, lorsque le calme revient, un certain nombre rentrent chez eux.

© Jean-Sébastien Matte / MSF


Pillages et prédation organisée

Mais l'insécurité ne se limite pas aux affrontements entre militaires et forces rebelles, elle prend aussi la forme de prédations. Dans les villages, vêtements, argent, mais aussi haricots, maïs, chèvres et poules, sont recherchés par les hommes en armes quand ils ne se livrent pas à des pillages dans les champs. Les prélèvements sur les réserves de nourriture peuvent avoir aussi un caractère organisé, sans qu'il y ait recours à une violence directe. La population doit, par exemple, fournir une contribution de deux kilos de farine de manioc par semaine. De ce fait, l'état de santé et la situation nutritionnelle de la population se dégradent.

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Violences sexuelles. A Rutshuru, Kayna, Kanyabayonga ainsi qu'à Nyanzale, MSF propose une prise en charge aux femmes victimes d'agression sexuelle.

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Spencer Platt/Getty Images, avril 2006

Mais les pillages s'accompagnent aussi de viols dans cette région où la situation reste instable. Les femmes sont victimes d'agressions sexuelles lorsqu'elles vont aux champs, au marché, ou quand elles se déplacent. Pour elles, Médecins Sans Frontières a mis en place des consultations spéciales à Rutshuru, Kayna, Kanyabayonga ainsi qu'à Nyanzale où l'équipe qui avait dû suspendre ses activités a repris son travail au centre de santé, fin décembre.

Notes

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