RDC - Le choléra et la malnutrition ajoutent à la souffrance extrême des populations du Nord Kivu

MSF s'alarme de la situation des populations du Nord Kivu qui se trouvent aujourd'hui dans un état de vulnérabilité extrême. Les déplacements de populations sont incessants et se sont accrus avec l'intensification du conflit armé dans cette province de l'est de la République Démocratique du Congo (RDC). Signe de l'aggravation de la situation humanitaire, la malnutrition se développe et le choléra se propage dans différentes régions du Nord Kivu.


Choléra. A Rutshuru, c'est aujourd'hui une épidémie de choléra qui fait rage. C'est la première fois que MSF fait face à une épidémie de choléra depuis que nous avons commencé à travailler à Rutshuru en 2005. Depuis la mi-novembre, plus de 1.200 malades ont été traités par MSF dans la région et de nombreux patients continuent d'arriver.
S'il n'est pas traité, le choléra peut être mortel dans 50% des cas. "Avec les nouveaux déplacements, la population de Rutshuru a plus que doublé en l'espace d'un mois", constate Augustin Augier, coordinateur de MSF à Rutshuru. "Par conséquent, la quantité d'eau par personne a diminué et les conditions d'hygiène se sont détériorées, ce qui a favorisé l'épidémie de choléra." MSF a par ailleurs traité plus de 1.600 malades du choléra depuis le mois de septembre dans la région de Goma.
Camps de déplacés. Dans les camps situés à l'ouest de Goma, qui abritent plus de 45.000 personnes, les déplacés se plaignent du manque de nourriture. L'aide humanitaire reste en effet insuffisante dans ces camps, qui sont pourtant aisément accessibles.
Insécurité. MSF travaille dans des régions du Masisi et du Rutshuru, où elle est souvent la seule organisation internationale présente. "Même si nous travaillons au plus près des zones du conflit et si nous faisons face à d'énormes besoins humanitaires, les combats et l'insécurité laissent des milliers d'autres personnes hors d'atteinte", s'inquiète Philippe Havet, coordinateur de MSF à Masisi. "Nous sommes profondément inquiets pour tous ceux qui restent coupés de l'aide, pris au piège du conflit armé."