RDC/Nord Kivu - Autour de Rutshuru, les attaques poussent des milliers de civils à la fuite

Depuis le début des combats, le 20 janvier, dans le territoire de Rutshuru, des dizaines de milliers de personnes ont fui. La plupart sont originaires de Kibirizi, au nord-ouest de Rutshuru, où les gens ont été violés, pillés et battus. Au moins 40.000 personnes ont réussi à atteindre Kanyabayonga, Kayna et Kirumba. Beaucoup d'autres se cachent encore en forêt, soumises à la violence et aux pillages. Les équipes de MSF proposent des soins à Kanyabayonga, où 25.000 personnes ont afflué.

Les personnes déplacées qui ont pu rejoindre Kanyabayonga, au bout d'une à deux journées de marche, racontent la violence qu'elles ont subie à Kibirizi. Leurs récits font état de viols - au cours des six derniers jours, les médecins MSF ont procuré des soins à 23 victimes -, de tortures et de passages à tabac. Selon ces témoins, de nombreuses personnes ont dû s'arrêter en chemin, à cause de l'insécurité sur la route ou parce qu'elles étaient trop faibles pour poursuivre leur marche. Cela fait plus de deux semaines que ces personnes sont contraintes de se cacher en forêt. Nous n'avons jusqu'à présent pas pu accéder à cette population restée aux alentours de Kibirizi, qui a pourtant très probablement besoin d'une aide urgente.

» Kanyabayonga : ville surpeuplée, conditions sanitaires précaires
Une équipe de MSF propose des soins aux 25.000 personnes qui ont trouvé refuge à Kanyabayonga. La ville est surpeuplée et les conditions sanitaires précaires. Deux tiers des foyers hébergent des familles déplacées et la quantité d'eau potable disponible est, pour l'instant, inférieure à 5 litres par jour et par personne. La semaine dernière, près de 150 consultations ont eu lieu chaque jour, et 34 patients souffrant de complications médicales ont été transférés à l'hôpital de Kayna, où MSF travaille. Par ailleurs, 20 blessés ont été pris en charge à Kayna, et 30 à l'hôpital de Rutshuru, depuis le début des combats.

» Rutshuru et Katwiguru évacuées
Suite au début des affrontements, les équipes MSF ont évacué Rutshuru et Katwiguru. Il leur est pour l'instant impossible de retourner travailler dans ces zones. Des visites ponctuelles à l'hôpital de Rutshuru ont été effectuées pour assurer un approvisionnement en médicaments et matériel médical, afin que cette structure continue de fonctionner. L'activité y a néanmoins diminué, l'insécurité limitant les déplacements des gens et perturbant le dispositif de références médicales. Avant d'évacuer, les médecins MSF assuraient en moyenne 300 consultations par semaine au centre de santé de Katwiguru, et une cinquantaine de cas graves étaient transférés à l'hôpital de Rutshuru.

Notes

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