République centrafricaine (RCA) - Témoignages : retour sur l’attaque de l’évêché de Bambari

Les déplacés de Bambari témoignent
Les déplacés de Bambari témoignent © François BEDA/MSF

Le 7 juillet dernier, les déplacés regroupés à l’église Saint-Joseph, évêché de Bambari, en République centrafricaine (RCA), ont été attaqués par un groupe d’hommes armés. Tout a commencé lorsque des civils musulmans ont accusé des miliciens anti-balaka d’avoir tué deux de leurs et de se cacher à l’intérieur de l’église où plusieurs milliers de personnes – qui avaient fui les affrontements entre ex-Sélékas et anti-balaka du mois de juin dernier – étaient regroupées. En représailles, les civils musulmans ont lancé une attaque armée contre l’église.

Les violences auraient fait au moins 18 morts et plusieurs blessés graves. La Croix Rouge centrafricaine a - quant à elle - indiqué avoir ramassé 11 cadavres sur le site. MSF a pris en charge des blessés sur place et en a référé certains sur les hôpitaux de Bangui.

Voici leurs témoignages.

Femme, agricultrice, 35 ans, veuve depuis deux ans, mère de quatre enfants. « J’ai quitté mon quartier et je me suis réfugiée avec mes enfants à l’église catholique après les affrontements entre les anti-balaka et les Séléka. C’était il y a deux semaines déjà. Nous avons été surpris par une attaque menée par des hommes en armes. Ils ont commencé à tirer sur nous et à nous lancer des grenades. Les gens ont commencé à fuir dans tous les sens pour se mettre à l’abri. Pendant ce temps j’ai reçu 3 balles dans la jambe gauche et je suis tombée par terre.  Je suis resté sans soins jusqu’au lendemain. C’est la Croix Rouge qui est venue nous chercher pour nous amener à l’hôpital avant d’être transférés ici à Bangui par MSF. Je prie à Dieu de me donner la santé afin que je retourne m’occuper de mes enfants que j’ai laissé là-bas ».

Homme, agriculteur, 28 ans, marié et père de cinq enfants. « Je vivais à Bambari. En juin, on s’est réfugiés à l’évêché. Le lundi, des hommes armés ont fait incursion dans l’enceinte de l’église, ils ont commencé à tirer des coups de feu et à lancer des grenades. Tout à coup, ils ont fait sortir des hommes qu’ils suspectaient d’être des anti-balaka et les ont exécutés. Ma petite fille de trois ans a reçu une balle dans le ventre. Elle est morte sur le coup. J’étais couché par terre et j’ai aussi reçu une balle. Ma femme a été touchée à la cuisse, mais elle va bien. Nous sommes restés toute la nuit sans soins, c’est le lendemain que la Croix Rouge est venue récupérer les corps et les blessés ».

Femme. «  Je venais de Bangui, j’étais en transit vers Bria. Je suis arrivée sur Bambari quand les affrontements ont commencé. Je me suis enfuie, je courais, je suis tombée et me suis fracturée la jambe droite. J’ai d’abord été soignée à l’hôpital de Bambari avant d’être transférée par MSF à l’hôpital général de Bangui ».

Notes

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