Rida, blessée à Gaza : « Depuis plus d'un an, la douleur ne me quitte pas »

Injured by the Israeli army, the story of Rida
Photos octobre 2019.  © Virginie Nguyen Hoang

Entre mars 2018 et décembre 2019, 8 800 personnes ont été blessées par l'armée israélienne lors de la « grande marche du Retour ». La plupart des manifestants touchés le long de la barrière  séparant Gaza d'Israël ont encore besoin aujourd'hui d'être suivis : chirurgie, rééducation, traitements spécifiques. C'est le cas de Rida Moein Al Bana, 45 ans. Blessée à la jambe en décembre 2018, elle se bat toujours dans l'espoir de marcher à nouveau.

« Je suis allée au rassemblement près de la frontière avec mes enfants, pour manifester pacifiquement contre les conditions de vie misérables dans Gaza, conséquences du blocus imposé par Israël. Je n'étais pas armée. Je tenais juste un drapeau palestinien et la main de ma fille. Quand nous sommes arrivés, je me suis aperçu que les tireurs d'élite de l'armée israélienne postés de l'autre côté de la barrière nous tiraient dessus. Des manifestants tombaient à terre. Je me suis rapprochée pour aider ; essayer d'éloigner les blessés, gisant à terre », se souvient Rida.

« C'est à ce moment-là que j'ai senti une décharge dans la jambe. Je me suis évanouie. Quelques heures plus tard, j'ai repris connaissance à l'hôpital. J'ai eu peur que ma jambe ne soit amputée. »

© Virginie Nguyen Hoang
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La balle a touché Rida dans son tibia droit, emportant avec elle environ 10 cm d'os. Depuis, les médecins ont tout mis en oeuvre pour sauver sa jambe : un processus long et douloureux. Après 5 mois à l'hôpital et trois interventions chirurgicales majeures, Rida a subi d'innombrables interventions pour nettoyer et panser sa plaie. 

Il faut une heure à l'infirmier pour changer les pansements de Rida. Il doit les retirer un à un des 28 broches de son fixateur externe. Il est essentiel de changer les pansements et de nettoyer les broches régulièrement pour éviter tout type d'infection.

© Virginie Nguyen Hoang
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Plus d'un an et demi après avoir été blessée, Rida a encore besoin de chirurgie et de physiothérapie. Avec l'aide de MSF, elle se rendra prochainement au Luxembourg pour subir une greffe osseuse.

© Virginie Nguyen Hoang
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« Ma jambe n'est toujours pas guérie. J'ai encore un fixateur externe et la douleur ne me quitte plus, explique-t-elle. Les médecins m'ont prévenue que j'avais encore un long chemin à parcourir, mais je suis déterminée à marcher de nouveau et à retrouver ma vie d'avant. »

« Je travaillais dans un jardin d'enfant. Cela me permettait de faire vivre ma famille. Maintenant je ne peux même plus rester seule. Mon mari est fragile - il est malade - je dois donc assurer le rôle de la mère mais aussi celui du père, avec mes 9 enfants. Aucun d'eux ne travaille. La seule chose que je veux maintenant, c'est me lever et prendre soin de ma famille ».

© Virginie Nguyen Hoang
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Avec la pandémie de Covid-19 et les mesures de prévention mises en place dans tous les établissements de santé de Gaza, Rida a dû réduire ses fréquentes séances de physiothérapie à la clinique MSF. Alors qu'elle avait trois rendez-vous médicaux par semaine, elle ne se rend plus à la clinique qu'une fois par mois pour récupérer ses médicaments et consulter l'orthopédiste.

© Virginie Nguyen Hoang
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Après 3 heures passées à la clinique MSF pour ses soins, Rida attend un chauffeur pour la raccompagner chez elle. Elle continue désormais ses séances de physiothérapie et reçoit un soutien psychosocial par téléphone.

Notes

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