L'équipe MSF confirme qu'une intervention immédiate n'est pas nécessaire, malgré l'importance des dégâts causés par le séisme qui a frappé la ville de Jiegu.
Les dégâts sont importants dans la zone du séisme qui a dévasté la ville de Jiegu le mercredi 14 avril 2010. L'équipe sur le terrain a confirmé que la réaction rapide des autorités et des bénévoles chinois avait permis de couvrir les principaux besoins. Une intervention de la part de MSF n'est pas immédiatement nécessaire, l'équipe suivra l'évolution de la situation.
Durant quatre jours, l'équipe MSF a évalué la situation dans des structures de santé, y compris dans les villages, et a pu constater des dégâts massifs. « Les bâtiments ne sont pas totalement détruits mais on peut voir de nombreuses fissures » décrit Christian Ferrier, membre de l'équipe d'évaluation et chef de mission du projet MSF à Nanning, dans le sud de la Chine. « Je pense que tous les hôpitaux et les cliniques que nous avons vu nécessiteront d'être détruits et complètement reconstruits. »
La mobilisation locale est importante
Quand l'équipe est arrivée à Jiegu trois jours après le séisme, une aide conséquente était déjà en route. « La réponse a été immédiate et large » constate Christian. « Comme nous l'avions déjà observé lors du tremblement de terre au Sichuan en 2008, de nombreuses provinces chinoises ont envoyé spontanément des équipes médicales, du matériel, des médicaments et de la nourriture. »
La plupart des maisons ont été détruites à Jiegu, une ville d'environ 100 000 habitants, principale localité dans cette région isolée et de haute altitude située sur le plateau tibétain. Le tremblement de terre a atteint 6,9 sur l'échelle de Richter. Selon les derniers chiffres des médias officiels chinois, le tremblement de terre dans la province autonome tibétaine de Yushu aurait fait 2 187 morts et 12 135 blessés.
Des dizaines de milliers de personnes ont perdu leur maison
Des dizaines de milliers de personnes n'ont plus de toit, non seulement dans la ville de Jiegu mais aussi dans les villages environnants. « Les familles qui le peuvent choisissent de monter leur tente à proximité de leur maison. Les autres se sont rendus sur une prairie où se tient chaque été un festival équestre. Même des familles qui vivaient dans les villages limitrophes se sont regroupées là et les conditions sont très difficiles », explique Christian.
"Dans ces grands camps de déplacés, il y a peu de gestion des déchets et il faut vraiment plus de latrines", appuie le Dr Daiki Murakami
La nourriture et les abris ne posent pas de problème mais les besoins médicaux existent. « Les problèmes d'hygiène doivent être pris en considération », déclare le docteur Daiki Murakami, chirurgien et coordinateur médical de l'équipe MSF. « Dans ces grands camps de déplacés, il y a peu de gestion des déchets et il faut vraiment plus de latrines. Pour le moment, il n'y a pas tellement d'infections sévères ou de diarrhées mais dans les prochaines semaines, ce type de maladies pourrait apparaitre. Pour éviter le risque, ces problèmes devraient être résolus en urgence. »
Les besoins médicaux comprennent les soins psychologiques
De plus, les enfants peuvent bénéficier de soutien psychologique après le tremblement de terre. « D'après un instituteur que j'ai rencontré dans une école, quelques enfants ont adopté des comportements bizarres, totalement différents de d'habitude » relate Daiki. « Certains enfants se mettent à rire soudainement, d'autres commencent à pleurer sans raison apparente. Des enfants semblent déprimés et nombreux sont ceux, parmi les écoliers, qui ne peuvent pas bien dormir. Tout ceci est vraisemblablement lié au séisme ».
Dans les prochaines semaines, MSF restera en contact avec les autorités, la Croix-Rouge chinoise et d'autres acteurs pour préparer une proposition de coopération suite au tremblement de terre.
MSF est présente en Chine depuis 1995. Après les catastrophes naturelles survenues en 2008, MSF avait apporté son aide aux victimes du tremblement de terre qui avait frappé la région du Sichuan.