Soudan du Sud : MSF intensifie sa réponse à l’épidémie de choléra

Une employée MSF vaccine un résident du camp de Maban au Soudan du Sud 2013.
Une employée MSF vaccine un résident du camp de Maban, au Soudan du Sud, 2013. © Corinne Baker/MSF

Médecins Sans Frontières est intervenue suite à une épidémie de choléra à Juba, la capitale du Soudan du Sud, où plus de 315 cas ont été signalés depuis que le gouvernement a officiellement déclaré l’épidémie le 15 mai. Des cas suspects dans d’autres régions du pays doivent actuellement être confirmés par laboratoire.

MSF fournit du matériel essentiel aux structures gérées par le ministère de la Santé et met en place un centre de traitement du choléra dans la capitale. Les équipes de MSF travaillent aussi à l’approvisionnement en eau potable, à l’organisation de campagnes de sensibilisation et à la distribution de vaccins contre le choléra dans les camps de déplacés.

« Après cinq mois de conflit intense, et alors que les conditions de vie sont terribles dans de nombreux camps de déplacés, et que la saison des pluies va bientôt battre son plein, les conséquences de cette épidémie nous inquiètent, explique Brian Moller, chef de mission de MSF au Soudan du Sud. Pourtant, le choléra peut être traité facilement et efficacement s’il est soigné à temps. La priorité de MSF est d'intervenir rapidement et efficacement afin de contribuer  à endiguer l’épidémie, en visant à la fois le traitement et la prévention de la maladie. »

Soutien aux hôpitaux et au centre de traitement à Juba

MSF fournit du matériel essentiel à plusieurs structures gérées par le ministère de la Santé, ainsi qu’à l’hôpital universitaire de Juba, où se trouve actuellement le seul centre de traitement du choléra de la capitale. Parmi le matériel donné par MSF, des lits pour les patients atteints de choléra, des kits de test, des solutions à base de chlore et des sels de réhydratation orale. MSF a aussi envoyé des médecins spécialistes du choléra et un expert en eau et assainissement pour venir en aide au personnel hospitalier. De plus, MSF est en train de construire un centre de traitement avec une capacité de 50 lits à Gudele, l’un des quartiers de la ville les plus touchés par l’épidémie. Le centre est opérationnel depuis ce week-end, et sa capacité pourra être augmentée jusqu’à 100 lits, si besoin.

Dans les semaines à venir, d’autres centres de traitement devraient être mis en place dans la capitale. Dans les camps de déplacés de Juba, où MSF fournit des soins depuis le mois de décembre, les équipes d’urgence ont déjà identifié de possibles sites de traitement au cas où l’épidémie les atteindrait.

Prévenir la propagation de l’épidémie

Ailleurs dans le pays, MSF a installé un centre de traitement dans le camp de déplacés de Malakal, dans l’État du Nil Supérieur, où près de 17 000 personnes ont déjà été vaccinées contre le choléra depuis le mois d’avril. MSF a également envoyé des équipes d’urgence afin d’évaluer la situation dans les régions voisines. À Bentiu, dans l’État d’Unité, MSF apporte son soutien à une campagne continue de vaccination contre le choléra dans le camp de déplacés. Dans le camp de Minkamman, dans l’État des Lacs, où MSF vient en aide à environ 80 000 déplacés depuis le mois de décembre, l’organisation a mené une campagne de vaccination contre le choléra.

Deux doses du vaccin sont nécessaires pour qu’il soit pleinement efficace. Cependant, il ne protège contre la maladie que dans environ 65% des cas. La vaccination doit donc être associée à d’autres mesures de prévention de la transmission, comme l’amélioration de la qualité de l’eau et de l’assainissement.

Le choléra est une infection intestinale aiguë causée par la bactérie Vibrio cholerae, qui se développe dans les environnements insalubres. La maladie provoque des vomissements et des diarrhées qui conduisent rapidement à une déshydratation grave,  pouvant entraîner le décès. Le choléra peut être traité de façon simple et efficace si les soins sont démarrés à temps. Le traitement prévoit le remplacement de l’eau et des électrolytes perdus, tels que le potassium et le sodium, en réhydratant le patient par des solutions orales ou, dans les cas les plus graves, par des injections intraveineuses.
 

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Notes

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