Soudan du Sud : MSF lutte contre la rougeole dans le camp de réfugiés de Yida

Campagne de vaccination contre la rougeole Yida février 2015
Campagne de vaccination contre la rougeole, Yida, février 2015 © Karin Ekholm/MSF

Depuis la fin du mois de novembre, MSF répond à une épidémie de rougeole qui touche les enfants du camp de réfugiés de Yida, dans l'État d'Unity, au Soudan du Sud. Beaucoup d'enfants malades sont récemment arrivés à Yida. Leurs familles, originaires de la région des monts Nouba, au Soudan, ont fui les bombardements et les combats entre rebelles et forces gouvernementales soudanaises ; combats qui se sont intensifiés ces derniers temps.

Depuis 2011, MSF travaille dans le camp de Yida qui regroupe aujourd’hui plus de 70 000 réfugiés soudanais.

Les conditions de vie dans le camp rendent les réfugiés plus vulnérables au virus de la rougeole qui se propage via les postillons, la toux ou les éternuements des personnes infectées. Du fait de leur système immunitaire plus faible, les enfants âgés de moins de cinq ans et les femmes enceintes sont plus à risque de contracter la maladie.

« Dans un camp de réfugiés, un seul cas de rougeole est considéré comme une épidémie, explique Ahmed Mohama Mahat, coordinateur de la  vaccination menée par MSF à Yida. La plupart des personnes qui arrivent des monts Nouba jusqu'à Yida n’ont pas été vaccinées depuis longtemps ».

Les équipes MSF ont admis 93 patients atteints de la rougeole et ont lancé une campagne de vaccination de masse - en collaboration avec International Rescue Committee (IRC) et le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR). L'objectif : vacciner 90% des enfants âgés de 6 mois à 15 ans dans le camp, ainsi que dans les communautés des environs qui les accueillent ; soit environ 35 000 enfants à vacciner sur cinq jours afin d'améliorer la couverture vaccinale dans la région, ainsi que la protection des personnes vaccinées contre de futures recrudescences de la maladie.

« Les campagnes de vaccination de masse, en situations d'urgence, en cas d'épidémie, ou pour les populations déplacées, ciblent souvent un grand nombre de personnes, explique Ahmed Mohama Mahat. Le défi consiste à être en mesure d'atteindre rapidement ce grand nombre de personnes à vacciner, et ce afin de contrôler une épidémie ou le risque de transmission ».

Pour aider à mettre en œuvre cette campagne de vaccination, plus de 100 personnes ont été recrutées au sein même de la population du camp ; ce qui porte à 140 le nombre de personnes travaillant à organiser et mener cette campagne. Neuf sites de vaccination ont été mis en place dans le camp. Chaque site est géré par une équipe de 12 personnes (un superviseur, des vaccinateurs, des préparateurs, des gardiens et des mobilisateurs). Les mobilisateurs sont des travailleurs de santé communautaires qui aident habituellement MSF à effectuer des activités de promotion de la santé, de détection des épidémies, de transferts de patients vers l’hôpital ou de suivi des patients sous traitement contre la tuberculose.

« Les agents de santé communautaires sont très importants dans notre travail. Le succès d'une campagne de vaccination de masse comme celle-la dépend beaucoup d'eux, constate Ahmed Mohama Mahat. Ils sont nos yeux et nos oreilles dans la communauté, ils font le lien entre celle-ci et l'hôpital. Ils sont très respectés et permettent une prise de conscience de la population sur l’importance de nos actions et de cette campagne ».

Faisa a récemment amené sa fille âgée de deux ans à l'hôpital MSF de Yida. La petite présente une forte fièvre, une toux sèche et sifflante, typique de la rougeole. Elle souffre également d’une pneumonie secondaire et une éruption cutanée a commencé à se répandre. Un concentrateur d’oxygène l’aide à respirer.  « J’ai amené ma fille à l'hôpital quand sa fièvre est montée et qu’elle a commencé à tousser, raconte sa mère. J’ai reconnu les symptômes de la rougeole car ma sœur l'a eue aussi il y a quelques semaines. Elle a été traitée et a guéri dans cet hôpital ». Faisa espère que ce sera pareil pour sa fille. Mais elle sait aussi que la rougeole n’est qu'un des nombreux défis quotidiens auxquels sa famille doit faire face. En 2012, ils ont fui une première fois la guerre dans les monts Nuba et sont revenus chez eux deux ans plus tard en espérant que la situation allait s’améliorer. Lorsque les combats et les bombardements ont recommencé, ils ont à nouveau été contraints de retourner à Yida. Ici, Faisa peut faire soigner sa fille, mais elle ne sait pas encore quand elle pourra retourner chez elle.
 

L’hôpital MSF de Yida fonctionne depuis 2011 (consultations et hospitalisations). En 2014, plus de 100 000 consultations ont été effectuées et près de 2 600 personnes ont été hospitalisées.   

Dossier Soudan du Sud

► Consultez notre dossier détaillé sur l'urgence qui frappe le Soudan du Sud et les pays voisins.

 

ACTIVITES DE MSF AU SOUDAN DU SUD

 Carte activités MSF au Soudan du Sud février 2015

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Notes

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