MSF soutient l'hôpital Saoudien, où affluent désormais les blessés. Initialement un hôpital de maternité, il doit être adapté pour traiter les victimes de masse tout en continuant à soigner les femmes et les nouveau-nés. Pendant plusieurs jours, l'hôpital a manqué d'électricité pour les interventions chirurgicales, mais les équipes de MSF ont rétabli l'approvisionnement en énergie. MSF aide également à organiser la salle d'urgence et à évaluer les besoins en médicaments et matériel médicaux. Du 10 mai au 11 juin, 1 418 blessés sont arrivés à l'hôpital Sud puis à l'hôpital Saoudien, avec 226 décès.
« Nous faisons de notre mieux pour apporter notre soutien, mais la situation à El Fasher est chaotique, constate Michel-Olivier Lacharité. L’insécurité règne partout dans la ville , et les communications sont souvent coupées, rendant les déplacements, l'évaluation des besoins et l’acheminement de l’aide extrêmement difficiles. Notre personnel a également été déplacé par les combats, et certains ont perdu leurs maisons dans les bombardements. Tout le monde essaie de faire face. »
MSF relocalise ses services de soins maternels et néonatals de l'hôpital Sud vers son hôpital de campagne dans le camp de Zamzam, à 15 km de la ville. Même avant la fermeture de l'hôpital Sud, de moins en moins de femmes pouvaient s'y rendre en raison des combats intenses dans la région.
« Nos équipes ont vu des flots de personnes fuyant la ville vers Zamzam. Nous n'avons pas encore de chiffres précis, mais il semble que des dizaines de milliers de personnes quittent El Fasher pour Zamzam. »