Sri Lanka - 200 000 habitants du Vanni pris dans les combats

Hôpital de Vavuniya février 2009.
Hôpital de Vavuniya, février 2009. © MSF

Quelque 200 000 Sri-lankais, vivant dans des conditions désespérées, restent pris au piège du conflit dans le nord du pays. Médecins Sans Frontières (MSF) demande aux deux parties au conflit dans la région des Vanni, au nord du Sri Lanka, d'assurer la sécurité des civils et de permettre l'accès à une assistance humanitaire.

Quelque 200 000 Sri-lankais, vivant dans des conditions désespérées, restent pris au piège du conflit dans le nord du pays. Médecins Sans Frontières (MSF) demande aux deux parties au conflit dans la région des Vanni, au nord du Sri Lanka, d'assurer la sécurité des civils et de permettre l'accès à une assistance humanitaire.

Interventions chirurgicales. A Vavuniya, une ville voisine du Vanni, au nord du Sri Lanka, les équipes médicales de MSF travaillent sans relâche avec le personnel de l'hôpital.

Ces deux dernières semaines, MSF a effectué plus de 300 opérations chirurgicales sur des personnes directement blessées dans le conflit.

On observe que 90% des blessures traitées sont directement liées aux combats.

Les personnes parvenues à l'hôpital présentent des blessures par balles et de shrapnels (éclats d'obus). Parmi elles, certaines souffrent de blessures infectées, vieilles de plusieurs semaines. En conséquence, beaucoup de personnes seront mutilées à vie.

De plus, quelque 2 000 malades et blessés ont été transférés de la zone du Vanni à Trincomalee, par bateau, par le Comité International de la Croix-Rouge (CICR). Malgré les efforts des autorités, la prise en charge médicale des personnes blessées qui ont pu être évacuées est un défi majeur.



Des hôpitaux débordés
. Alors que les hôpitaux de Trincomalee et des environs étaient, dans un premier temps, encore capables de faire face à l'afflux de blessés, certains d'entre eux sont actuellement débordés et manquent de place, de médicaments et de matériel médical.

Les équipes de MSF ont visité plusieurs hôpitaux après les premières évacuations médicales et restent en contact avec les autorités locales de santé pour identifier l'aide qu'elles peuvent fournir aux hôpitaux.

Une population piégée sous les bombes. Pour la première fois depuis des mois, un nombre significatif de civils ont pu quitter les Vanni, ces dernières semaines. On estime que 35 000 personnes ont pu atteindre Vavuniya. Ces populations sont fatiguées, ont faim et peur et sont sans nouvelles des autres membres de leurs familles qui n'ont pas réussi à fuir la zone de conflit.

Les patients racontent à nos équipes que les populations sont coincées sous des bombardements ininterrompus depuis des jours, entourées de morts et de blessés. Elles n'ont pas de soins médicaux et pas assez de nourriture ni d'eau potable.

Une femme de 53 ans a raconté au personnel de MSF que sa famille a passé des jours dans un bunker sans nourriture et sans eau. Par désespoir et malgré les bombardements, ils ont quitté le bunker en quête de nourriture : 15 membres de la famille ont alors été tués sur place.

La fille de notre patiente a été grièvement blessée par un shrapnel et se trouve actuellement à l'hôpital de Vavuniya. Certains de ses proches n'ont pas pu fuir les Vanni et elle ignore s'ils sont toujours vivants. Ceci n'est qu'une histoire parmi tant d'autres, toutes semblables.

Les équipes de MSF n'ont pas pu entrer dans les Vanni pour évaluer les besoins de la population affectée et apporter les soins médicaux d'urgence nécessaires. MSF et d'autres organisations internationales se sont vues refuser un accès à la zone depuis septembre 2008.

Notes

    À lire aussi