A ce jour, 246 000 personnes ayant fui le Vanni demeurent à l'intérieur des camps dans le district de Vavuniya et, malgré les efforts mobilisés continuellement, l'arrivée prochaine de la mousson laisse à craindre pour leur situation à venir.
Quant à l'offre de soins, le ministère sri-lankais de la Santé a mobilisé des ressources importantes à travers tout le pays afin de fournir des soins médicaux dans les camps, et déployé des médecins et des infirmières dans 24 centres de santé, et considère ainsi l'assistance médicale de MSF comme inutile.
Des centres de santé primaire ont été mis en place dans certaines zones des camps et un système de référence a été organisé progressivement depuis février. Les équipes MSF travaillent actuellement dans trois hôpitaux situés en dehors des camps.
Les autorités ont développé et renforcé l'hôpital de Cheddikulam, qui reçoit de nombreux patients parmi les déplacés nécessitant des soins de santé secondaires (en majorité des soins pédiatriques et obstétriques), tandis que l'hôpital général de Vavuniya est le centre de référence des cas les plus complexes.
Certains patients sont transférés vers l'hôpital MSF à l'extérieur de Menik Farm, situé à proximité des camps. 874 nouveaux patients y ont été admis en août, soit deux fois plus que la moyenne des patients admis les précédents mois.
Aujourd'hui, fort d'un service de radiologie et d'un laboratoire, l'hôpital MSF a développé un large panel de services : chirurgie, maternité, pédiatrie et médecine interne comprenant le traitement des maladies infectieuses, une unité de traumatologie orthopédique et un service de consultations externes. La capacité d'accueil est actuellement de 160 lits mais peut encore être élargie.
L'équipe chirurgicale de MSF mène en moyenne 10 interventions par jour, principalement mineures et non-urgente. « Environ quatre mois après la fin des combats, le rôle des chirurgiens est principalement de permettre aux patients de regagner une capacité de mouvement. La plupart de nos patients requièrent des soins de chirurgie orthopédique reconstructrice », explique le docteur Mego Terzian, responsable de programme adjoint.
Un grand nombre de patients souffrent toujours de blessures dues au conflit, tandis que d'autres souffrent d'infections respiratoires et dermatologiques. Des cas présumés de fièvre typhoïde représentent un cas pour dix des admissions du mois d'août à l'hôpital MSF.
« Nous devons nous tenir prêts pour le début de la mousson », explique le docteur Terzian. « Avec l'arrivée des pluies, on peut s'attendre à une augmentation des cas de diarrhée ou autres maladies liées à l'eau. »
Deux des hôpitaux du ministère de la Santé, l'hôpital général de Vavuniya et l'hôpital de Pompaimadhu, bénéficient du soutien de MSF avec des renforts en ressources humaines et en équipement.
Actuellement, on compte quelque 700 patients dans l'hôpital général de Vavuniya et les équipes chirurgicales conjointes de MSF et du ministère de la Santé ont effectué 162 interventions, dont 141 majeures, au cours de la dernière semaine d'août. Les autorités ont recruté un nouveau chirurgien orthopédique et MSF s'apprête à étendre son support des activités de chirurgie reconstructrice.
L'hôpital de Pompaimadhu accueille près de 200 patients, dont 170 pour des soins post-opératoires. 62 personnes souffrent de blessures à la colonne vertébrale et reçoivent des soins de physiothérapie. Des aides-soignants continuent d'assister les patients dans les gestes quotidiens, comme leur toilette ou le renouvellement de leurs pansements.
MSF développe actuellement en partenariat avec les autorités de la santé un programme afin de permettre une rééducation rapide pour ces patients.
Néanmoins, en dépit d'importants efforts, les besoins d'une population prise au piège d'un conflit pendant tant d'années sont conséquents et inquiétants. MSF est prête à augmenter ses activités afin d'apporter un soutien au ministère de la Santé dans ses efforts pour fournir des soins de santé de qualité dans les camps et tout au long du processus de retour de ces populations.
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Déclaration Le ministère de la Santé sri-lankais a exprimé son mécontentement quant à un article de MSF datant du 13 août 2009, en ce qu'il ne donnait pas une image exhaustive des efforts des autorités de la Santé mis en œuvre au cours de l'urgence pour assurer des soins de santé aux populations déplacées dans les camps situés dans le district de Vavuniya.
Le ministère de la Santé sri-lankais a mobilisé des ressources importantes pour fournir des soins médicaux dans les camps. L'intention de MSF n'était pas de minimiser ces efforts.
En général, la communication de MSF se concentre sur ses propres activités médicales, les histoires de patients et sur les besoins médicaux identifiés lors de ses interventions médicales. En tant qu'ONG internationale médicale d'urgence, dont la préoccupation est d'assurer des soins de santé adaptés, nous nous concentrons sur les besoins non couverts plutôt que ceux qui ont trouvé une réponse.
MSF n'ayant pas l'autorisation de mener une activité médicale dans les camps, elle n'est donc pas en mesure d'offrir une image totalement complète de la situation sanitaire à l'intérieur des camps.
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