Sri Lanka - MSF s'indigne de l'assassinat des membres d'ACF

L'annonce de l'assassinat de 17 membres d'Action Contre la Faim (ACF) au Sri Lanka a profondément choqué et indigné les membres de Médecins Sans Frontières. MSF s'inquiète de la tournure que prend ce conflit. Depuis la reprise des hostilités, le niveau de violence envers les populations civiles ainsi que les acteurs de l'aide humanitaire est croissant. Réactions de Gabriel Trujillo et Denis Lemasson, responsables des programmes MSF au Sri lanka.

Quelle a été votre réaction face aux meurtres des membres d'Action Contre la Faim au Sri Lanka ?
Nous sommes profondément choqués. Cela a suscité beaucoup d'émoi en interne. Toute la communauté humanitaire internationale est concernée. Ces assassinats ciblés sont, dans l'histoire contemporaine humanitaire, sans précédent. Il n'y a pas de mots assez forts pour qualifier ce type d'actes odieux. Nous compatissons à la douleur des familles des victimes et à celle de tous les membres d'Action Contre la Faim. Nous espérons vivement qu'une enquête indépendante mette à jour rapidement les circonstances et les responsables de ce drame.

Dans quel contexte interviennent ces assassinats ?
Depuis la reprise du conflit, il règne au Sri Lanka un climat général, extrêmement tendu, de suspicions, d'accusations. Nous constatons sur le terrain une véritable restriction des organisations de secours et des contrôles draconiens. Suite à ces assassinats, nous nous inquiétons de l'évolution de ce conflit qui atteint un niveau de violence extrêmement préoccupant qui atteint les populations civiles et les organisations humanitaires.

Aujourd'hui MSF est-elle empêchée de travailler auprès de ces populations victimes du conflit ?
Depuis ces deux dernières semaines, les populations de la zone de Muttur, à l'est du Sri Lanka, (où ont été retrouvées les 17 personnes d'ACF massacrées), ont été victimes d'offensives militaires et les secours dans cette zone impossibles. Ce sont plusieurs dizaines de milliers de personnes qui restent, aujourd'hui encore, sans assistance médicale. De notre côté , nous tentons depuis plus de deux mois de mettre en place deux projets d'urgence : un projet chirurgical dans l'hôpital de Point Pedro dans la Péninsule de Jaffna , et un second d'assistance médicale aux populations, entre Muttur et Batticaloa. Mais, jusqu'à présent, les autorités gouvernementales ne nous ont toujours pas donné les autorisations nécessaires pour mener à bien ces programmes. L'accès aux populations civiles, à l'est du pays, nous est aujourd'hui impossible.

Notes

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