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Sri Lanka : soins aux blessés à l'hôpital de Vavuniya

Aide soignante MSF à l'hôpital MSF de Vavuniya.
Aide soignante MSF à l'hôpital MSF de Vavuniya. © MSF

A l'hôpital MSF de Vavuniya les équipes travaillent sans relâche. Pour faire face à l'afflux de blessés, MSF a mis en place, en janvier, des équipes d'aides soignants qui se relaient nuit et jour aux côtés du personnel médical.

A l'hôpital MSF de Vavuniya les équipes travaillent sans relâche. Pour faire face à l'afflux de blessés, MSF a mis en place, en janvier, des équipes d'aides soignants qui se relaient nuit et jour aux côtés du personnel médical.

À l'hôpital, le travail ne manque pas pour Sivananthan. Cet électricien de 25 ans, originaire de Vavuniya, est l'un des aides-soignants MSF de l'hôpital public de Vavuniya, au nord du Sri Lanka.

Aujourd'hui, il travaille dans les services 9 et 10, deux des services de chirurgie les plus chargés.

Certains patients ont perdu une jambe, d'autres les deux, quelques-uns sont paraplégiques et de nombreux patients souffrant de fractures ne peuvent quitter leur lit. En tout, ces deux services comptent 200 patients.

Blessés dans le conflit qui oppose les rebelles des Tigres tamouls à l'armée sri-lankaise dans le nord-est du pays, beaucoup de patients sont seuls car leurs proches sont décédés, ou bloqués dans la zone de combats ou encore dans un camp de déplacés.

Aux côtés du personnel soignant du ministère de la Santé (médecins, infirmiers et deux assistants), 26 aides-soignants se relaient nuit et jour dans ces deux services.

 

Les premières heures de la matinée sont toujours les plus chargées. Les besoins des patients sont multiples et il y a pas de temps à perdre.

Aujourd'hui, Sivananthan a commencé par changer les poches d'urine et les couches des patients âgés ou incapables de marcher.

Ensuite, il a fait manger et boire les patients, les a lavés et peignés, les a emmenés (en les aidant à marcher ou en poussant leur fauteuil roulant) en salle de radiologie ou au bloc opératoire.

« Ce matin, raconte-t-il, j'ai passé beaucoup de temps avec un de nos patients, un homme d'une cinquantaine d'années. Il a été blessé dans le bas du dos et il est maintenant paraplégique. Il est arrivé à l'hôpital il y a un mois avec rien d'autre que le sarong qu'il portait. Il a perdu toute sa famille et il ne cesse de me dire : ‘j'ai perdu toute ma famille et maintenant je suis seul.' J'ai donc passé du temps avec lui ce matin. J'ai changé sa poche d'urine, je l'ai fait manger, je l'ai aidé à faire sa toilette, etc. »

Sivananthan travaille comme aide-soignant depuis deux mois. « Au début, je trouvais cela difficile car je n'avais aucune expérience, surtout pour les pansements », explique-t-il.

« Mais MSF m'a formé. J'ai notamment appris comment parler aux patients, comment identifier les cas les plus urgents, comment soulever les malades et comment nettoyer leurs blessures. Maintenant, je trouve que c'est très facile de faire un pansement ! »

Le programme « Aides-soignants » a commencé il y a trois mois, à l'initiative de Voitek Asztabski, un responsable terrain de MSF à Vavuniya. Tout a commencé le 29 janvier quand 232 personnes déshydratées, exténuées et présentant de graves blessures de guerre sont arrivées à l'hôpital depuis la zone de conflit.

« Je me souviens avoir réuni notre équipe afin d'aider à effectuer le triage et les premiers soins à l'hôpital, raconte Voitek Asztabski. Je restais là, choqué, à regarder toutes ces personnes arrivant de la zone de conflit être déchargées des bus et des ambulances. Elles sont arrivées dans des conditions terribles sans rien ou avec seulement quelques affaires dans un sac en plastique ou un balluchon. À ce moment-là, à l'hôpital, il y avait des volontaires de la Croix-Rouge sri-lankaise qui apportaient leur aide et c'est là que j'ai pensé que MSF pourrait aussi participer en distribuant des biens de première nécessité. »

Le jour même, MSF a donc commencé à distribuer aux patients des sacs de voyage pour qu'ils transportent leurs effets personnels, ainsi qu'une une somme de 1 000 roupies (environ 8 dollars US) pour qu'ils achètent par exemple de la nourriture ou une carte téléphonique pour joindre leurs proches.

Trois mois ont passé, le programme s'est développé et comprend maintenant 84 aides-soignants se relayant pour travailler 24 heures sur 24, sept jours sur sept. Fin avril, au moment où l'hôpital comptait 1 850 patients, le travail des aides-soignants était d'autant plus essentiel.

Outre les soins médicaux de base qu'ils assurent, les aides-soignants font quotidiennement la tournée de tous les services pour s'informer des besoins plus généraux des patients et distribuer des vêtements aux enfants et aux adultes, des sacs, des thermos, des tongs, des draps, des assiettes, des couches et une petite somme d'argent si besoin.

Mohan Achandran travaillait comme garde au bureau de MSF quand, le 29 janvier, il a accompagné Voitek Asztabski et d'autres membres du personnel de MSF à l'hôpital pour aider à gérer l'arrivée des patients. À ce moment-là, Voitek Asztabski lui a demandé son aide pour sélectionner et former les aides-soignants. Peu de temps après, MSF lui proposait le poste de superviseur.

« Je n'avais aucune expérience du travail hospitalier, confie Mohan Anchandran. Lorsque, fin janvier, je suis venu aider tous ces patients qui arrivaient, j'ai vu de nombreuses blessures. Les premiers jours, je ne pouvais ni manger ni dormir parce que je pensais aux blessés. Mais ensuite, nous avons suivi une formation où nous avons beaucoup appris et MSF m'a soutenu. Quand Voitek m'a proposé le poste de superviseur, j'étais ravi car je n'avais pas les moyens de faire de l'humanitaire de ma propre initiative. Mais maintenant, j'ai l'opportunité de le faire. »

« Les aides-soignants font vraiment un travail fabuleux, ajoute-t-il. Ils lavent les patients, pansent leurs blessures, les font manger, les coiffent, leur coupent même les cheveux, leur brossent les dents, les rasent... Toutes ces choses qui, pour un patient seul et qui n'a plus de jambes, plus de bras, sont très importantes. »

Activités MSF. Les équipes médicales de MSF soutiennent actuellement les services de chirurgie et le laboratoire de l'hôpital de Vavuniya et proposent des compléments alimentaires dans les camps de déplacés de Vavuniya et Manik Farm. MSF met actuellement en place un hôpital d'urgence près du camp de déplacés de Manik Farm et lance un programme de soins post-opératoires à l'hôpital de Pampaimadhu Ayurvedic, à cinq kilomètres de la ville de Vavuniya.

 

Notes

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