Tchad - Rougeole: 160.000 enfants vaccinés à N’Djamena

Pour une campagne de vaccination réussie il faut aller vite et respecter la chaîne du froid pour conserver les vaccins.
Pour une campagne de vaccination réussie, il faut aller vite et respecter la chaîne du froid pour conserver les vaccins. © Stephan Grosserueschkamp/MSF

Après la campagne de vaccination rougeole menée à Bousso, à 300 km au
sud-est de N'Djamena, nos équipes ont vacciné 160.000 enfants dans la
capitale. En outre, trois centres ont été ouverts pour prendre en
charge les enfants souffrant de malnutrition.

Dans la capitale tchadienne, qui compte environ un million d'habitants, 4.400 cas de rougeole ont été recensés. Afin de protéger les plus vulnérables, de diminuer le nombre de décès et de limiter l'extension de la maladie, nous avons renforcé nos équipes – 30 volontaire au total – pour mener une campagne de vaccination contre la rougeole à N'Djamena, après celle réalisée à Bousso, 300 kilomètres au sud-est de la capitale.

La campagne de vaccination, menée du 9 au 23 mai, a concerné plus de 160.000 enfants de 9 mois à 5 ans, les plus vulnérables à cette maladie. Nous avions mis en place 29 sites de vaccination sur la capitale en collaboration avec le ministère de la Santé.

La logistique d'une telle opération est importante, notamment pour le transport et le stockage des 300.000 doses de vaccins, produits très sensibles. A N'Djamena, où la température monte facilement à 40°C, il faut les protéger de la chaleur pour qu'ils ne perdent pas leur efficacité.

Le succès d'une campagne de vaccination dépend donc en grande partie de la qualité de la " chaîne du froid ", c'est-à-dire les moyens utilisés pour maintenir les vaccins entre 2° et 8°, mais aussi de la rapidité.

La campagne de vaccination, menée du 9 au 23 mai, a concerné plus de 160.000 enfants de 9 mois à 5 ans

Chaque jour, les équipes médicales réparties dans des sites temporaires doivent chacune vacciner mille enfants. Pour atteindre cet objectif, une campagne d'information avait été organisée dans la capitale pour conseiller aux familles d'amener leurs enfants se faire vacciner.

En parallèle, les équipes ont assuré le traitement des malades de la rougeole dans 17 centres de santé. Les cas compliqués sont référés dans deux structures hospitalières de la capitale, l'hôpital Sultan Kasser et celui de l'Union, afin de soigner les infections associées, comme les pneumonies. Depuis le 18 avril, 287 enfants ont été reçus en consultation et 135 ont été hospitalisés. Cette prise en charge médicale se poursuit.

Prendre en charge la malnutrition provoquée par la rougeole

Enfin, parce que la rougeole est un facteur de risque grave de malnutrition, les équipes médicales ont réalisé, lors de la campagne de vaccination, une évaluation nutritionnelle des enfants à l'aide d'un test, le MUAC (Middle Upper Arm Circumference) ou périmètre brachial.
Les premiers résultats ont montré un nombre important d'enfants souffrant de malnutrition sévère. Les équipes ont donc ouvert 3 centres nutritionnels thérapeutiques pour assurer une prise en charge médicale et nutritionnelle de ces enfants.

Au total, 681 enfants ont été accueillis dans ces centres. Par ailleurs, de nouveaux cas de rougeole ont été recensés dans deux districts au sud du pays, à Salamat et Moyen Chari, à 600 kilomètres de la capital. Une mission exploratoire va être lancée pour évaluer la situation.

Notes

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