Invitée à témoigner du sort des réfugiés nord-coréens en Chine devant le parlement japonais, le vendredi 24 janvier dernier, MSF a en effet fait part de trois inquiétudes majeures à propos de la situation désastreuse dans laquelle se retrouvent les demandeurs d'asile: le manque de protection pour les Nord-Coréens fuyant leur pays; la criminalisation de l'aide humanitaire qui leur est apportée restreint le champ d'action de l'aide; et le manque de volonté politique des Etats impliqués pour reconnaître et garantir leurs droits fondamentaux.
Réfugiés nord-coréens : quelle protection ?
Au cours des trois dernières années, la Chine a arrêté et rapatrié de force des milliers de Nord-Coréens qui avaient fui leur pays en quête d'asile et d'assistance. C'est une véritable chasse à l'homme qui se déroule en Chine, avec la complicité active des forces de sécurité Nord-Coréennes. A la mi-janvier 2003, plus de 4 500 réfugiés ont ainsi été expulsés ou attendent de l'être dans des centres de détention. Cette traque systématique n'offre d'autre issue aux réfugiés Nord-Coréens que la fuite désespérée vers un troisième pays, au péril de leur vie.
Ainsi, samedi 18 janvier, 48 Nord-Coréens, dont des familles, des enfants, s'apprêtaient à quitter la Chine par la mer et à demander l'asile à la Corée du Sud et au Japon. Ils ont été arrêtés par les services de sécurité chinois, en même temps que les trois volontaires humanitaires (deux Sud-Coréens et un Chinois) qui assuraient leur protection. Ces réfugiés sont en danger : ils risquent d'être sévèrement interrogés, puis rapatriés de force en Corée du Nord où un sort dramatique les attend. Les trois volontaires risquent quant à eux de lourdes peines de prison en Chine.