Rhoda, 24 ans, raconte comment elle a été obligée de fuir .
« J’étais suivie par le centre de santé de la ville de Bor pendant ma grossesse. Lorsque nous avons dû fuir la zone, j’ai couru pour survivre, mais enceinte de huit mois ce n'était pas facile.
Heureusement ma mère vivait avec moi à l’époque. C’est elle qui a réalisé que la situation empirait et emballé quelques affaires avant que nous nous précipitions dans la brousse.
Ce fut le moment le plus difficile de ma vie. Mon mari était bloqué à Juba et j'étais convaincue que j'allais perdre notre enfant.
Une nuit, nous sommes montés dans un grand bateau avec 100 autres afin de rejoindre le district d’Awerial parce que la sécurité ne s'améliorait pas.
Les gens voyageaient avec peu de choses, bien que certains aient emporté leurs animaux. Le trajet dans de l'eau sale mélangée à des excréments fut horrible.
Quand nous sommes arrivés à Minkaman, ma mère a trouvé une petite parcelle avec quelques arbres, assez grande pour nous deux.
J'ai commencé à avoir des douleurs persistantes et elle m'a aidée à accoucher d'un garçon. Deux jours plus tard, il avait une forte fièvre et des convulsions.
Ma mère est allée chercher de l'aide et a rencontré par hasard une équipe de Médecins Sans Frontières qui nous a référées à la clinique. Le bébé avait une infection du cordon ombilical qui s'était propagée. Il va bien maintenant. »