En juin, nos équipes ont évalué les besoins médicaux suite à la détérioration continue de la situation depuis plusieurs années (notamment avec l'arrêt des aides financières internationales) et aux derniers affrontements. Il s'agissait aussi d'estimer la situation sécuritaire - les risques et menaces de kidnapping étant toujours très forts.
Le bilan de ces évaluations a révélé de réels besoins : l'accès à Gaza est très limité, les rares points d'entrée dans la bande sont très contrôlés et exposés. Le blocus israélien et international se mettant en place, quelques pénuries apparaissent, notamment en matériel chirurgical, en équipements spécialisés et en ce qui concerne le réapprovisionnement en médicaments. Les affrontements de la mi-juin ont fait plus de 130 morts et 800 blessés.
Plusieurs centaines de patients auraient besoin de soins spécialisés, mais les structures existantes ne sont pas toujours en mesure de répondre à cette demande et les listes d'attente sont longues. Lors des pics de violences, les conditions d'hygiène étaient loin d'être optimales et, face à l'afflux de blessés, les patients ont dû être déchargés trop rapidement et sans suivi ambulatoire. Par ailleurs, certains blessés craignant toujours pour leur sécurité ne peuvent, de fait, pas se rendre dans les hôpitaux publics pour être soignés, par peur de représailles. La plupart des structures proposant des soins de kinésithérapie étant privées, donc payantes, l'accès à ces soins spécifiques reste également limité.
Enfin, s'il n'y a pas de réels besoins en traumatologie (les chirurgiens locaux étant très compétents), il y en a par contre en chirurgie reconstructive et maxilo faciale : notre programme de Amman, en Jordanie, pourrait répondre à ces besoins, en parallèle des références déjà mises en place, par les autorités médicales, vers Israël ou l'Egypte.
Nos logisticiens assurent un système de transport des blessés vers notre clinique (par voitures MSF, ambulances, taxis).
Mise en place de nouvelles activités
En juillet, nous avons donc mis en place une intervention sur le court terme (initialement pour 3 mois, à ré-évaluer), afin de fournir des soins post opératoires (consultations, pansements, traitements antibiotiques et de la douleur) et ambulatoires de qualité, ainsi qu'un accompagnement en kinésithérapie, et ce dans le but de réduire l'invalidité des centaines de personnes blessées lors des dernières violences.
Une clinique MSF a été ouverte. Elle compte une salle de consultation, une autre dédiée aux pansements, deux aux soins de physiothérapie, une pharmacie et une salle de stérilisation/nettoyage. Une équipe composée de trois physiothérapeutes, trois infirmiers et un médecin palestiniens a été recrutée, formée et a rejoint l'équipe expatriée (un responsable terrain, un médecin, un kinésithérapeute et une infirmière).
Les cas présentant des complications et/ou ayant besoin de prothèses sont envoyés vers des structures médicales et paramédicales adaptées. Notre équipe s'efforce également d'obtenir les autorisations nécessaires afin de référer les patients ayant besoin de chirurgie reconstructive et maxilo faciale vers notre programme de Amman. Les patients se trouvant dans l'incapacité de venir jusqu'à notre centre sont suivis à domicile par les équipes médicales mobiles.
Depuis l'ouverture de ce programme de court terme, 138 patients ont été vus en consultation d'évaluation et, parmi eux, 80 ont bénéficié de nos soins.
Depuis l'ouverture de ce programme de court terme, 138 patients ont été vus en consultation d'évaluation et, parmi eux, 80 ont bénéficié de nos soins.
Maintien du programme pré-existant
En parallèle, MSF poursuit ses activités médicales, psychologiques et sociales à Gaza - mais aussi à Hébron et Naplouse - auprès des familles palestiniennes vivant dans un climat de violence et de stress extrêmes et privées d'accès aux soins. Via des thérapies brèves - individuelles, familiales et de groupe - nos psychologues répondent à des cas d'anxiété, de dépression, de stress post traumatique et autres troubles psychologiques. 100 à 150 personnes sont ainsi vues chaque mois et près de 2 000 consultations de santé mentale ont été menées sur Gaza, en 2006. Ces familles peuvent également bénéficier d'un suivi médical et social, nos équipes ayant d'ailleurs constaté un besoin grandissant d'aide matérielle en 2007.