« Les nouvelles ici sont toujours les mêmes : des détentions pour les mêmes raisons, des raids nocturnes ici et là, des manifestations et des grèves, une situation stagnante. Il s’agit du même cycle inchangé et récurrent, confie Concha. Une des choses les plus frappantes quand vous arrivez et à laquelle on ne s’habitue pas, c'est le mur, la partition, les restrictions de mouvement pour la population. Le fait par exemple que les Palestiniens ne peuvent pas se rendre à Jérusalem pour rendre visite aux membres de leur famille ou aller consulter un médecin spécialiste sans avoir besoin d’un permis. Les restrictions de mouvement, les lourdeurs bureaucratiques et la construction du mur font que des familles se retrouvent séparées. Les maris travaillent à Jérusalem tandis que leurs femmes et leurs enfants vivent en Cisjordanie… Ils se voient à peine, juste une fois par mois, après avoir demandé l’autorisation aux autorités israéliennes. Le traitement de la demande peut prendre plusieurs mois et elle est parfois refusée. Le mur, ça veut dire aussi des hommes qui se blessent en tentant de le franchir dans l’espoir de trouver un travail à Jérusalem. »
Travailler à Jérusalem a toujours été un moyen pour ceux qui voulaient soutenir leur famille de gagner leur vie, ce qui est désormais rendu très difficile depuis la construction du mur.
En 2013, près de 800 personnes ont reçu le soutien de travailleurs sociaux et/ou de psychologues MSF. « En dépit d'être très proches l’une de l’autre, Jérusalem-Est et Hébron sont en fait des villes très différentes. A Jérusalem-Est, des maisons sont démolies et on travaille davantage avec des enfants qui sont, par exemple, condamnés à la détention à domicile. Une atmosphère plus rurale règne à Hébron, on perçoit de manière plus évidente une présence des colons sur le long terme », explique la coordinatrice.
Concha se souvient du cas d’un enfant de six ans suivi dans le programmequi l’a particulièrement touchée. « Depuis qu'il est né, il n’a connu que la violence, les raids nocturnes, il dort à peine et souffre d’anxiété, il est toujours sur le qui-vive… Il n’a que six ans… »
Comme à Hébron et Jérusalem-Est, MSF mène également un programme psycho-médico-social à Naplouse. MSF travaille dans les territoires occupés palestiniens depuis 1989 et à Gaza depuis 2000.