Dès le lendemain du tsunami, des volontaires MSF sont partis vers l'Asie du Sud-Est. Depuis, jusqu'à 200 volontaires ont travaillé dans les régions affectées et plus de 2 000 tonnes de matériel de secours été acheminés. La première équipe a commencé à travailler au Sri Lanka pendant que d'autres MSF menaient des évaluations en Indonésie, en Inde, en Thaïlande, au Myanmar et en Malaisie. N'ayant pas identifié de besoins non couverts, nous ne sommes pas intervenus dans ces deux derniers pays.
Dans les jours qui ont suivi le sinistre, l'intervention de MSF en Thaïlande s'est limitée à des donations de matériel médical à plusieurs hôpitaux de la province de Phang Nga. Dans un second temps, un programme d'aide aux migrants birmans, dont la situation déjà très précaire a été aggravée par le tsunami, a été mis en place. Au sud de l'Inde, MSF assure un soutien psychosocial des victimes.
Une intervention concentrée sur l'Indonésie et le Sri Lanka
C'est en Indonésie et au Sri Lanka que s'est concentré le plus gros des efforts de MSF. Dans les premiers jours qui ont suivi la catastrophe, les secours ont été principalement assurés par les équipes médicales locales et l'entraide de proximité ; nos équipes sont intervenues en complément de celles-ci. Après la phase d'urgence aiguë, les axes de travail de nos équipes ont été l'accès aux soins primaires et secondaires, la fourniture d'abris, de biens de première nécessité (savon, jerrycan, ustensiles de cuisine...) et d'eau pour les déplacés. D'importantes distributions d'outils ont également été mises en place pour permettre aux familles de reconstruire leurs maisons et de se réinstaller dans leurs villages d'origine.
Les efforts de MSF se poursuivent dans les deux pays pour fournir une aide matérielle, des soins médicaux et psychologiques de qualité aux sinistrés. A travers des activités qui sortent de son champ de travail habituel (aide à la construction de bateaux de pêche, mise en place d'une fabrique de briques...) MSF tente aussi d'aider des familles à se reconstruire une autonomie.
Par ailleurs, le 28 mars, vers 23 heures environ, un séisme d'une magnitude de 8,2 sur l'échelle de Richter a frappé la zone sud-ouest de la côte de Sumatra, provoquant des morts et des blessés, de gros dégâts matériels, et générant la panique parmi la population vivant dans la zone affectée. Les équipes MSF déjà présentes dans la région ont immédiatement évalué la situation à Sumatra ainsi que sur les îles de Simeuleu et de Nias. L'île de Nias est la plus difficile d'accès : sans connaître l'état de l'aéroport, il fallait s'assurer d'avoir des hélicoptères avec une autonomie suffisante pour faire l'aller retour si les pistes étaient impraticables.
Une équipe composée d'un infirmier chef de mission, d'un médecin et d'un logisticien et armée d'un kit d'urgence, est arrivée jeudi 31 mars sur l'île de Nias. Dans la ville principale, les blessés les plus graves avaient déjà été évacués vers l'hôpital de Meulaboh. Les équipes, ainsi que d'autres organismes d'aide, sont en train d'évaluer la situation dans le reste de cette île, grande comme un département français. Toutes les routes ayant été coupées, l'accès aux villes et villages est difficile et prends du temps.
100 millions d'euros de dons
Grâce à un élan de générosité sans précédent de ses donateurs, MSF a reçu près de 100 millions d'euros (dont 9,1 millions reçus par la section française) pour apporter son assistance aux rescapés, soit l'équivalent, pour l'ensemble de l'année 2003, du budget pour les opérations MSF en Angola, en Afghanistan, en République Démocratique du Congo, au Liberia, au Soudan et en Ethiopie réunis. Cette somme représente aussi plus du double du budget 2004 pour l'urgence au Darfour. Au total le budget prévisionnel de l'ensemble de nos opérations dans les régions affectées par la catastrophe s'élève à 25,57 millions d'euros. A ce jour, 12 millions ont été dépensés. MSF continue d'apporter son aide aux victimes du tsunami. Néanmoins, les dons reçus sont largement supérieurs à ce que nous sommes en mesure de dépenser dans ces régions. MSF a donc commencé à contacter ses donateurs pour leur proposer de désaffecter leurs dons afin de pouvoir les utiliser pour d'autres urgences, comme le Darfour ou la RDC. Les donateurs qui refusent la ré-affectation de leur don seront remboursés.
Dossier spécial TsunamiPour plus d'informations sur les différentes actions menées par MSF lors de cette catastrophye, consultez notre dossier spécial Tsunami.