Pour
soigner les patients atteints par la tuberculose, maladie qui tue 2
millions de personnes par an, la stratégie de traitement actuelle n’est
pas satisfaisante. Il est urgent de réviser cette stratégie de relancer
la recherche de nouveaux outils diagnostiques et de nouveaux
traitements.
La tuberculose tue près de deux millions de personnes par an, presque
exclusivement dans les pays pauvres, où vivent 95 % des malades. La
pratique de terrain de nos équipes, qui prennent en charge 20.000
patients tuberculeux dans le monde chaque année, leur permet d’éprouver
quotidiennement les limites des traitements actuels. La stratégie
préconisée par l’OMS, le DOTS (directly observed treatment,
short-course) pose problème à plusieurs titres.
D’abord,
elle vise à limiter la contagion plutôt qu’à améliorer la prise en
charge médicale, une logique méprisante pour les malades. Ensuite, elle
s’appuie sur des outils archaïques (vaccin peu efficacite, test de
dépistage vieux de 120 ans, traitements longs et contraignants) et n’a
pas encouragé la recherche et le développement. Enfin, le DOTS n’a pas
su s’adapter à l’apparition de formes résistantes de la tuberculose ni
à la co-infection par le sida et la tuberculose, première maladie
opportuniste développée par les malades du sida. Aujourd’hui, 12
millions de personnes sont co-infectées par les deux maladies.
C’est pour dénoncer cette situation, à la veille d’un colloque
international sur la turberculose, que nous organisons une conférence
de presse. Il est urgent de réviser la stratégie antituberculeuse
mondiale et de relancer la recherche, tant pour de nouveaux outils
diagnostiques que pour des traitements plus simples et financièrement
abordables.